Liban :Les réfugiés syriens plus vulnérables que jamais, selon l'ONU
Les réfugiés syriens au Liban sont plus vulnérables que jamais, plus de la moitié d'entre eux vivant dans l'extrême pauvreté et plus des trois quarts vivant en dessous du seuil de pauvreté, selon les résultats d'une nouvelle étude de l'ONU publiée mardi.
D'après cette étude de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et du Programme alimentaire mondial (PAM), 58% des ménages de réfugiés syriens vivent aujourd'hui dans une pauvreté extrême (moins de 2,87 dollars par personne et par jour), soit 5% de plus qu'il y a un an. Et le nombre de ménages vivant sous le seuil de pauvreté (moins de 3,84 dollars par jour) a également continué d'augmenter. 76% des ménages de réfugiés vivent en dessous de ce seuil.
« Cela signifie que plus des trois quarts des réfugiés syriens au Liban vivent maintenant avec moins de 4 dollars par jour », a déclaré un porte-parole du HCR, William Spindler, lors d'une conférence de presse à Genève. « L'emprunt d'argent pour se nourrir, couvrir les dépenses de santé et payer le loyer continue d'être extrêmement répandu, près de neuf réfugiés sur 10 déclarant être endettés. Cela souligne les vulnérabilités auxquelles sont confrontés la plupart des réfugiés syriens au Liban ».
L'insécurité alimentaire reste également critique, affectant dans une certaine mesure 91% des ménages.
Pris dans leur ensemble, les résultats de l'étude brossent un tableau alarmant de la vulnérabilité croissante des réfugiés syriens au Liban. Sept ans après le début de la crise, ils dépendent plus que jamais de l'aide humanitaire. Les possibilités d'autosuffisance sont extrêmement limitées dans une économie profondément touchée par le conflit voisin en Syrie.
Et le financement externe est insuffisant pour répondre aux besoins croissants. En 2017, seulement 36% du financement total nécessaire pour fournir un soutien humanitaire adéquat au Liban a été reçu au début du mois de décembre.
Selon l'ONU, un montant de 2,7 milliards de dollars est nécessaire pour répondre aux besoins en 2018, dans le cadre du plan d'intervention au Liban.
« Avec les prochaines conférences à Paris et à Bruxelles visant à mobiliser davantage de soutien pour la réponse humanitaire et pour le Liban en particulier, il est plus vital que jamais que les bailleurs de fonds poursuivent leurs efforts », a dit Spindler.
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