Libye : sous pression, l’État islamique montre les muscles

Libye : sous pression, l’État islamique montre les muscles
 
 
Environ 200 jihadistes du groupe État islamique (EI) ont réussi à occuper mardi pendant plusieurs heures le centre de Sabrata près de Tripoli, avant d'en être chassés par des miliciens membres de la coalition Fajr Libya.
 
C’est une démonstration de force comme l’État islamique sait parfaitement les orchestrer. Mardi 23 février, des jihadistes de l’EI ont pénétré dans le centre de la ville de Sabrata, ville située sur la route côtière liant Tripoli à la frontière tunisienne, où ils ont occupé pendant quelques heures le QG de la sécurité, selon le communiqué. Mais appelées à l’aide, les forces de sécurité « officielles » ont réussi à les en chasser.
 
Des miliciens et des forces de sécurité relevant de Fajr Libya, coalition de milices (dont certaines islamistes) qui contrôlent la région de Tripoli, ont mené des opérations de perquisition et de ratissage dans les environs de Sabrata, notamment à Al-Nahda, a précisé le conseil militaire de la ville dans un communiqué, en faisant état d’affrontements avec l’EI qui ont fait quatre morts.
 
La direction prise par les jihadistes dans leur retrait n’a pas été précisée. Aucune indication n’a été non plus donnée au sujet du bilan global des victimes des affrontements qui ont eu lieu. Le chef du conseil militaire, Taher al-Gharabli, a affirmé à la télévision que « des cellules dormantes de l’EI » avaient profité du vide créé dans le centre de la ville après le départ des forces de sécurité pour lancer des opérations de ratissage à la périphérie de la ville.
 
Les autorités locales ont appelé les habitants de Sabrata à « resserrer les rangs et à informer les forces de sécurité de toute chose ou action suspectes dans la ville ».
 
L’Etat Islamique en perte de vitesse ?
 
Depuis quelques jours, l’État islamique semble sous pression. Les combats de Sabrata ont éclaté quelques jours après le raid américain du 19 février contre un camp d’entraînement de l’EI proche de la même ville, située à seulement 70 km à l’ouest de Tripoli, lequel a fait une cinquantaine de morts dont « probablement » un chef de l’organisation terroriste.
 
Par ailleurs, en Cyrénaïque, la région est du pays, l’Armée nationale libyenne (ANL) du général Haftar, qui dépend du Parlement de Tobrouk, aurait repris dimanche 21 février la ville portuaire d’Ajdabiya, tenue jusqu’à présent par des milices islamistes, dont Ansar al-Charia. Mardi 23, l’ANL s’est également emparée du grand district d’al-Laithi, au sud-est de la ville, où de nombreux combattants islamistes étaient installés depuis la révolution, et qui était passé sous le contrôle de l’EI.
Les forces spéciales occidentales actives sur le terrain.
 
Le Premier ministre libyen a confirmé des informations du quotidien Le Monde selon lesquelles des actions non officielles françaises, notamment des « frappes ponctuelles très ciblées », sont menées en Libye. « Il y a des forces commandos françaises (…) qui dirigent les combats en cours à Benghazi depuis un centre d’opérations sur la base de Benina », a même affirmé mercredi le Premier ministre Khalifa Ghweil dans un communiqué publié sur le site officiel du gouvernement de Tripoli.
 
Après la publication des informations du Monde, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a ouvert une enquête pour compromission du secret de défense. Des éléments des forces spéciales de reconnaissance américaines et britanniques sont également présents en Libye pour identifier les chefs jihadistes et repérer les cibles.
 
(Jeune Afrique avec AFP)
 

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