L'ONU appelle à une "révolution orange"

L'ONU appelle à une "révolution orange"
 
A l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a rappelé mardi que la violence sexuelle et sexiste représente la forme la plus extrême de l'inégalité systémique dont souffrent les femmes et les filles à travers le monde – une violence qui ne connaît pas de frontières géographiques, socio-économiques ou culturelles.
 
Une femme sur trois dans le monde subira, à un moment ou l'autre de sa vie des violences physiques ou sexuelles, qu'il s'agisse de viol, de violence familiale ou de harcèlement sur le lieu de travail, en passant par la persécution sur Internet, selon l'ONU.
 
« Rien que cette année, plus de 200 filles ont été enlevées au Nigéria; en Iraq, nous avons vu de la manière la plus brutale comment des femmes sont victimes de viol ou utilisées comme esclaves sexuelles pendant un conflit. En Inde, deux écolières ont été violées, tuées et pendues à un arbre; et aux États-Unis d'Amérique, nous avons assisté à des cas très médiatisés de violences sexuelles perpétrées par des équipes de sport ou sur des campus universitaires », a déclaré le Secrétaire général dans un message pour cette journée.
 
Si les femmes et les filles subissent des violences dans tous les pays et dans tous les milieux, ces crimes sont souvent passés sous silence. Pour le chef de l'ONU, il est donc nécessaire d'abolir cette loi du silence et cette année, la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes est placée sous le signe de la sensibilisation à l'échelle locale, dans le cadre d'une « révolution orange ».
 
A New York, le bâtiment du Secrétariat des Nations Unies et l'Empire State Building ont été illuminés en orange, la couleur symbolisant la lutte contre la violence à l'égard des femmes, et de nombreuses autres manifestations se sont déroulées à travers le monde et dans les médias sociaux.
 
« Il nous incombe, à nous tous, de prévenir et de combattre la violence à l'égard des femmes et des filles, en commençant par remettre en question la culture de la discrimination qui la perpétue. Il nous faut éliminer les stéréotypes et les comportements sexistes, adopter et appliquer des lois destinées à mettre fin à la discrimination et à l'exploitation, et dénoncer les comportements violents lorsque nous en sommes témoins. Il nous faut condamner tous les actes de violence, instaurer l'égalité au travail et à la maison, et transformer le quotidien des femmes et des filles », a souligné le Secrétaire général.
 
« Les droits des femmes étaient jadis considérés uniquement comme des questions de femmes, désormais toutefois, les hommes et les garçons sont de plus en plus nombreux à rejoindre leurs consœurs dans la lutte pour l'autonomisation des femmes », a-t-il ajouté en rappelant qu'il y a deux mois, il a lancé la campagne « HeforShe », un mouvement de solidarité mondiale pour l'égalité des sexes qui fédère la moitié de l'humanité soucieuse de venir en aide à l'autre moitié, pour le bien de tous.
 
« Tous, nous avons un rôle à jouer, et je vous exhorte à assumer le vôtre. Si nous sommes solidaires au sein de nos familles, de nos communautés, dans nos pays et dans le monde, nous pourrons éliminer la discrimination et l'impunité et faire évoluer les mentalités et les coutumes qui encouragent, passent sous silence ou tolèrent la honte qu'est pour le monde le phénomène de la violence à l'égard des femmes et des filles », a déclaré le Secrétaire général.