L’Organisation africaine de l’intelligence économique veut implanter son siège à Tunis ?

L’Organisation africaine de l’intelligence économique veut implanter son siège à Tunis ?


 
Au moment où de nombreuses institutions internationales ont quitté la Tunisie, trouver une organisation qui cherche à avoir son siège dans notre pays est une opportunité dont il faut encourager.
 
Néanmoins, ce ne semble pas le cas de l’Organisation africaine de l’intelligence économique (OAIE), qui cherche à avoir un siège à Tunis, mais qui n’a trouvé aucun soutien ou encouragement pour le faire.

C’est ce qui ressort de son président, Atto Claude Odien N’Takpe, qu’on a senti un peu déçu lors d’une brève rencontre qu’on a eue avec lui ce lundi.
 
En effet après plusieurs voyages en Tunisie et après plusieurs tentatives, il n’a toujours pas obtenu son sésame. Mieux encore malgré son intention d’amener le siège de l’OAIE à Tunis, il n’a été reçu par aucun officiel tunisien, ni par aucune personnalité politique ou au moins du monde des affaires… Or, on entend ici et là parler de conquête de marchés africains.
 
Par ailleurs, depuis quelques années, on a commencé à parler du concept “intelligence économique“, mais sans que cela ne se concrétise sur le terrain. Et en faveur de la révolution, nous avons vu combien certaines de nos régions du étaient frappées par la pauvreté.
 
Pourtant, comme le prouve un document que nous a remis le président de l’Organisation africaine de l’intelligence économique, Atto Claude Odien N’Takpe, et qui explique la problématique de l’origine de l’OAIE, “ces dernières années, il a été prouvé que la croissance économique peut contribuer à tirer les gens de la pauvreté et qu’une intégration accrue à l’économie mondiale peut offrir aux pays en développement des nouvelles possibilités de croissance“.
 
 De ce point de vue, M. N’Takpe estime que “les gouvernements, les analystes économiques et financiers, les chercheurs, les intervenants de la société civile et tous les acteurs économiques des pays en développement doivent chercher à tirer les leçons qui s’imposent pour orienter les politiques publiques“. Et que “cela nécessite pour chaque Etat, chaque gouvernement, chaque décideur des informations lui permettant de piloter au mieux sa gestion et son développement économique et social“. Pour ce faire, “ils doivent s’appuyer sur un système d’information complet et crédible, leur permettant tout à la fois d’éclairer l’événement et de conduire la décision“.
 
L’OAIE explique également que “dans un environnement mondialisé et fortement concurrentiel, la maîtrise de l’information joue un rôle déterminant dans les prises de décision destinées à promouvoir le développement, stimuler la croissance économique et réduire la pauvreté“. De de fait, “la création de l’OAIE est la résultante d’un triple constat : d’un nouveau contexte politique et économique, d’un nouveau contexte technologique en raison du développement des technologies de la communication, et enfin d’une volonté affirmée d’intégration régionale en vue de l’insertion des pays africains dans l’économie mondiale et en vue d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement OMD“.
 
Mais ce n’est pas tout : « il n’est pas nécéssaire de rappeler le retard de l’Afrique dans le domaine de l’intelligence économique par rapport aux autres pays et continents. »
 
L’OAIE explique longuement ce qu’elle peut apporter à tout le continent en général et à la Tunisie en particulier. En effet, en accueillant le siège social de cette organisation africaine, la Tunisie pourrait y tirer un grand bénéfice, notamment en termes d’image et d’emploi. Car, l’OAIE est dotée d’une structure de 17 départements, autrement dit 17 directeurs généraux, et donc 17 assistants directeurs, sans compter chauffeurs, employés de maison, location de voitures et de maisons…
 
Mieux encore, l’OAIE organise annuellement plusieurs forums à vocation économique.

 
Maintenant, la question qui se pose est de savoir si, dans les circonstances actuelles de crise d’emploi, la Tunisie peut se permettre de laisser filer une telle opportunité. Et comme nous a laissé entendre, le Maroc –encore lui- sur les pipes de l’organisation. Cela signifie que si nous ne donnons pas la réponse le plus vite possible, les Marocains risquent d’avoir le siège social de cette organisation.
 
En fait, la donne est simple : pour le cas de l’OAIE, c’est elle qui vient vers la Tunisie et non l’inverse, autrement dit, notre pays n’a fait aucune démarche pour qu’elle vienne chez, c’est elle qui désire s’installer définitivement en Tunisie. Et M. N’Takpe est parti du constat suivant : jamais la BAD n’a été autant performance que pendant ces douze années qu’elle a passé en Tunisie. C’est dire.
 
Alors messieurs les nouveaux décideurs de la Tunisie, ne ratez pas cette opportunité : l’image de la Tunisie est en jeu, l’avenir des relations économiques entre notre pays et le reste du continent en dépendra fortement, et c’est surtout un point d’ancrage pour les entreprises tunisiennes qui veulent exporter en Afrique.