Lotfi Brahem à l’intérieur, un « coup d’état » pour Ennahdha !

Lotfi Brahem à l’intérieur, un « coup d’état » pour Ennahdha !

 

Les informations qui parviennent du côté de Montplaisir le siège du mouvement Ennahdha ne sont rassurantes. La réunion du bureau exécutif convoquée en urgence pour décider de la position à prendre à l’égard du remaniement ministériel a été houleuse. Des critiques ont fusé même de la part de dirigeants réputés pour leur calme et leur sérénité, et ont particulièrement ciblé le remplacement de Hédi Majdoub, proche du mouvement de Rached Ghannouchi par un homme « dur », le commandant de la garde nationale Lotfi Brahem, réputé pour sa fermeté contre tous ceux qui agissent contre l’Etat et ses intérêts et qui s’est élevé contre ce qu’on appelle « police parallèle » et les intrusions dans les corps du ministère de l’Intérieur.

Grand soutien de Youssef Chahed dans la guerre contre la corruption et le terrorisme, ce colonel major, est accusé, notamment par le député du mouvement Irada, Imed Daimi d’avoir manœuvré pour « pousser le ministre de l’Intérieur à la démission et le remplacer de pied levé ».

C’est pourquoi, certains dirigeants d’Ennahdha considèrent que sa nomination les vise particulièrement, surtout que le mouvement a fait part de son soutien à Majdoub et a appelé à son maintien. On parle même d’un coup d’état dirigé contre eux. Faisant le parallèle avec les déclarations du président de la république publiées, mercredi 6 septembre, dans les journaux la Presse et Assahafa Al Yaum, ils pensent que ce remaniement a sonné la fin du consensus et un changement à la tête du gouvernement pourrait intervenir dans peu de temps. La plénière qui sera réservée au vote de confiance aux nouveaux membres du gouvernement, ne s’annonce pas de tout repos. Et on ne sera pas à l’abri de surprises.

Il est à rappeler que Lotfi Brahem est le quatrième militaire nommé à ce poste depuis l’indépendance du pays. Le premier était Ben Ali qui a fini par déposer le président Bourguiba. Le second, Habib Ammar, commandant en chef de la garde nationale comme Brahem, coauteur du « coup d’état médico-légal » du 7 novembre 1987 a fini par être évincé par son ami et camarade de promotion Ben Ali, un an seulement après sa nomination et feu Abdelhamid Echeikh.

B.O

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