L’UPL ouvre le feu sur le gouvernement : Que cherche Slim Riahi vraiment ?

L’UPL ouvre le feu sur le gouvernement : Que cherche Slim Riahi vraiment ?

Le président de l’UPL, Slim Riahi n’aime pas le gouvernement d’union nationale. Cela saute aux yeux. Ayant été le premier à avoir salué la nomination de Youssef Chahed, le jeune promu par Béji Caid Essebsi, il s’attendait à un retour rapide d’ascenseur. Il espérait un grand ministère pour lui-même. Dans la précédente équipe un chef de parti était bien à la tête d’un grand département. Essuyant un refus même si le chef de gouvernement y a mis les formes, il a entrainé les autres membres de son parti avec lui.

Jusqu’à l’annonce de la composition du gouvernement, il avait nourri de l’espoir. Il ne pouvait imaginer qu’un secrétaire général de parti non représenté au parlement hérite d’un ministère important et pas lui. S’il ne tenait qu’à lui la place de l’UPL est dans l’opposition, mais ce n’était pas l’avis des députés de son parti qui se sont finalement rangés à la dernière minute derrière le gouvernement.

Mais le ressentiment de Slim Riahi envers le gouvernement n’a pas baissé d’intensité. Bien au contraire, il n’a fait que croitre au fil des jours. Malgré les 12 voix (sur 12) des députés de son parti dans le vote d’investiture, il est superbement ignoré et son parti n’est consulté sur rien. Il a beau réagir négativement contre le gouvernement et son chef, par des déclarations ou des posts sur sa page officielle, il ne parvient pas à capter l’attention de l’opinion publique.

Dernière trouvaille, il menace de se retirer du document de Carthage qui est le fondement du gouvernement d’union nationale. Dans une déclaration à TAP, il a expliqué que ce retrait est justifié par le fait que le gouvernement ne se sent pas engagé par ce document et qu’il ne dispose pas de « la ceinture de soutien partisan ».

Pour lui le non respect du document de Carthage par le gouvernement est illustré par son échec à concrétiser les dispositions de ce document et en premier lieu la consécration de la paix sociale, l’attachement au dialogue et à la concertation constants avec les partis signataires sur les questions essentielles ainsi que l’entente sur les grandes lignes de la conduite des affaires de l’ Etat. Ce n’est pas un avis personnel, a-t-il précisé, puisque le Conseil national du parti prévu fin novembre qui décidera de ce retrait.

Lui emboitant le pas Yosra Mili membre du bureau politique chargé de la communication du parti a fait savoir que la décision de la direction de l’UPL revient à plusieurs considérations dont l’absence d’harmonie et de cohérence dans le travail du gouvernement et la présence au sein de celui-ci ne membres qui n’ont pas de poids politique puisqu’ils ne reflètent pas la volonté de l’électorat au cours du scrutin de 2014 puisqu’ils ne représentent que leurs propres personnes.

Elle a ajouté que le bloc parlementaire de l’UPL a voté à 100% en faveur du gouvernement bien qu’il ne soit pas représenté au sein de celui-ci et qu’il ne fut pas d’accord sur la conduite des concertations pour sa formation. « Trois mois après sa formation, les dysfonctionnements ont commencé à apparaitre à la surface, particulièrement l’absence de consultations sur le projet de loi des finances 2017 dont les articles ont commencé à tomber l’un après l’autre au sein de la commission de consensus à l’ARP ».

Mili a déploré qu’aucun article du PLF ne reflète la volonté du gouvernement de combattre la corruption pourtant l’une des priorités de son programme d’action »selon elle.

Reste à savoir maintenant comment va faire Slim Riahi pour le « retrait de l’UPL du document de Carthage ». A part biffer sa signature apposée sur un document qui n’a pas de valeur juridique.

Cherche-t-il à faire chuter le gouvernement ? Mais en a-t-il les moyens !

Affaire à suivre

R B J

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