l’UPL réintègre le document de Carthage, un non événement !

l’UPL réintègre le document de Carthage, un non événement !

 

Farouche opposant au gouvernement et au président de la République via les médias et les réseaux sociaux, Slim Riahi et son parti l’UPL réintègrent le « document de Carthage » tant décrié.

Commentant les concertations autour de la formation du Gouvernement d’union nationale, Slim Riahi avait publié un statut Facebook affirmant que le prochain Gouvernement sera encore plus affaibli que celui de Habib Essid. 

Slim Riahi avait même critiqué une photo montrant le chef du gouvernement Youssef Chahed en train de manger « un keftaji » dans un restaurant populaire à la Kasbah. «Ce n’est pas en mangeant un Kafteji que la situation va s’améliorer. Mais plutôt en travaillant, en prenant des décisions adéquates et en s’approchant davantage du citoyen tunisien pour connaitre de prés ses préoccupations et pour sentir l’amertume qu’il ressent quotidiennement ».

Critiqué par Youssef Chahed par rapport à ses investissements à l’étranger au lieu d’investir sa fortune en Tunisie, Riahi lui répondait d’une manière cinglante « il s’agissait d’enfantillages et de provocations. Le chef du gouvernement devrait plutôt prendre de la hauteur. Comment peut-il se permettre de se poser des questions sur ma fortune alors qu’il est à la tête d’un gouvernement ?». Réagissant au gel de ses avoirs et biens, Slim Riahi a annoncé qu’il avait intenté à titre prudentiel une action en justice devant les tribunaux de Londres à l’encontre du gouvernement tunisien représenté par Youssef Chahed.

Slim Riahi avait qualifié le Pacte de Carthage de «tromperie politique» en déchirant le document. Et il avait estimé que le gouvernement d’union nationale n’est autre que celui d’une caste politique avec à sa tête, Béji Caïd Essebsi.  Il déclarait «Nous ne sommes plus dans un régime parlementaire, mais plutôt présidentiel. Un pouvoir familial !».

Quand Sainte Gamelle fait son œuvre, les mouches ont vite fait de changer d’âne !

Après tant de critiques acerbes, l’Union patriotique libre (UPL) a acté sa réintégration dans « le Document de Carthage », le document de synthèse définissant les priorités du gouvernement d’union nationale. La décision a été annoncée au terme d'une réunion tenue en présence du président de l'UPL, Slim Riahi, du directeur exécutif de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi, du leader du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi.

Le président de l’UPL, Slim Riahi, a affirmé que le retour de son parti au Document de Carthage « est tout à fait naturel. Il est venu répondre à l’appel d’Ennahdha et de Nidaa Tounes pour renforcer le soutien politique au gouvernement dans ans sa lutte contre la corruption. »

Il a affirmé le soutien de son parti au gouvernement d’union nationale, indiquant « le parti a fait l’expérience de l’opposition mais préfère aujourd’hui assumer ses responsabilités et combattre pour l’intérêt de la Tunisie de l’intérieur du pouvoir et non de l’extérieur ».

Le Front Ennahdha-Nida-UPL sera un front pour coordonner leurs actions et leurs postions vis-à-vis des questions de l’heure pour contrer l’autre front parlementaire récemment annoncé. Il comptera sur au moins 136 membres au Parlement, un nombre suffisant pour contrecarrer toute velléité et faire passer sans aucune difficulté ses projets.

Afek qui compte deux ministres et deux secrétaires d’Etat, a pris ses distances et s’est montré très critique vis-à-vis du consensus entre Nida Touness et Ennahdha. Son président  Yassine Brahim, estime que le gouvernement a « lourdement échoué et ne peut plus faire l’objet de confiance ». Ainsi dans ce cas, le retour de l’UPL de Slim Riahi au cercle des soutiens du document de Carthage peut  annoncer le départ d’Afek de la coalition gouvernementale actuelle et la possible réintégration de l’UPL en lui offrant des postes ministériels.

En Tunisie, pour la grande  majorité des politiques, les chemins du pouvoir sont  jonchés de luttes,  crimes, opportunismes, compromissions, trahisons,  manipulations,  revirements, amnésies sélectives, alliances, guerres,  mensonges, …  liste non exhaustive… Non, ce que je dis c’est qu’un  système  démocratique qui ne se protège pas de ce problème est voué à  n’être  qu’une parodie de démocratie…

Ces fronts qui se font et se défont à une grande vitesse, reflètent bien un paysage politique fragmenté  en un nuage de points avec 208 partis. D’où la désaffection des Tunisiens à l’égard des institutions politiques et de ses représentants.

Abdessatar Klai

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