Lutte contre la corruption: Chawki Tabib dénonce le manque de soutien de l'Etat

Lutte contre la corruption: Chawki Tabib dénonce le manque de soutien de l'Etat
 
 
Dans une interview accordée au journal La Presse, Chawki Tabib, Président de l'instance nationale de lutte contre la corruption, dévoile les grandes lignes de la stratégie nationale de lutte contre la corruption. Stratégie qui a été présentée devant les députés et qui sera signée le 9 décembre à l’occasion de la journée internationale de lutte contre la corruption par les trois pouvoirs constitutionnels, le président du gouvernement, le président de l’ARP, par le président du Conseil supérieur de la magistrature ou une autorité qui représente le pouvoir judiciaire, par l’instance elle-même, par le Syndicat national des journalistes, par la société civile.
 
Il est clair que Chawki Tabib n'est pas satisfait du fonctionnement de l'Instance. "Selon l’article 10 du code de procédure pénale, la police judiciaire est exercée sous l’autorité du procureur général de la République, par les procureurs et leurs substituts, par les juges cantonaux, par les simples agents de douane, même par les cheikhs et les gardes forestiers, etc. Son application stipule que les actes accomplis sont authentiques et exécutés conformément à la loi. Or, l’instance n’est pas dotée de cette attribution que nous revendiquons", lance-t-il sarcastique.
 
Et Tabib d'ajouter: "Depuis 2011 date de sa création, il n’y a jamais eu un programme concret pour soutenir l’instance dans son travail. Il faut le dire, la volonté politique a réellement failli."
 
Evoque-t-on le manque de moyens de l'Etat que le Président s'empresse de répondre: " Nous connaissons les moyens de l’Etat, nous connaissons l’état des finances publiques. Mais en même temps, revendiquons pour toutes les instances de contrôle, et pour la justice et pour la Cour des comptes, de leur attribuer le minimum requis que l’Etat est en mesure d’accorder. A titre de comparaison, si l’Etat dépense 30 milliards pour organiser un festival, qui est en soi un événement important, ne pourra pas se limiter à verser 300 mille dinars ou 1 milliard ou deux à une instance nationale chargée de lutter contre la corruption, le parallèle ne tient plus".
 
Chawki Tabib va encore plus loin: " Le tribunal administratif, le pôle judiciaire pour la lutte contre le terrorisme, la Cour des comptes vivent sous le seuil de pauvreté. Contrairement à d’autres structures "gâtés" qui bénéficient des largesses de l’Etat tunisien. Le budget de fonctionnement du tribunal administratif est de 150 mille dinars ! Comme par hasard, toutes les structures chargées de lutter contre la corruption et de contrôler les finances publiques sont les parents pauvres de l’Etat, et donc limitées dans leur capacité d’exercice".
 
 

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