Mahdia lance sa future smart city : Un contrat qui ouvre la voie au projet de Sabkhet Ben Ghayadha

Mahdia lance sa future smart city : Un contrat qui ouvre la voie au projet de Sabkhet Ben Ghayadha

Le gouvernorat de Mahdia a annoncé, hier, la signature du contrat d’appui de l’État pour sélectionner un partenaire stratégique chargé de mener le projet de développement de Sabkhet Ben Ghayadha. L’accord a été conclu entre l’Instance générale de partenariat public-privé (IGPPP) et le groupement MAP/ARLYNK/PwC, au profit de la Société d’études et d’aménagement de la Sebkha Ben Ghayadha.

La cérémonie s’est tenue en présence du ministre de l’Équipement et de l’Habitat, Slah Zouari, du gouverneur de Mahdia, Anis Laadhari, du président de l’IGPPP, Atef Majdoub, de la PDG de la Société d’études et d’aménagement de la Sebkha Ben Ghayadha, Hela Dessim Rahmouni, du fondateur de l’agence MAP, Renaud Tarrazi,et du directeur projet chez MAP, Borhene Dhaouadi, ainsi que de parlementaires et responsables nationaux et régionaux.

Une nouvelle phase pour un projet structurant

A cette occasion, Slah Zouari a affirmé que cette signature marque une nouvelle étape dans la réforme et la relance des grands projets structurants, conformément aux orientations du président Kaïs Saïed et aux décisions de la Haute commission d’accélération des projets publics. Le projet de Sabkhet Ben Ghayadha ambitionne, selon lui, de créer une ville intelligente, durable et ouverte sur le littoral, intégrant espaces urbains, touristiques, économiques et de services.

Ainsi, le ministre a plaidé pour des partenariats institutionnels élargis et a annoncé la création prochaine d’un comité de pilotage chargé de fournir les données nécessaires, d’enrichir les études et de soutenir l’ouverture du projet à de nouveaux investissements. Il a assuré que toutes les études antérieures seront mises à disposition, sans que celles-ci ne constituent une contrainte, appelant à une approche ouverte et participative.

Un moteur pour le développement urbain et économique

De son côté, Anis Laadhari a rappelé que le projet représente un levier stratégique pour Mahdia, combinant urbanisme, environnement et dynamisation économique. Il a mis en avant les opportunités d’investissement attendues, nationales et internationales, et a assuré du soutien total du gouvernorat pour garantir l’avancement du projet dans des conditions optimales.

Hela Dessim Rahmouni a, quant à elle, souligné le potentiel du projet en matière de création d’emplois et de valeur ajoutée. Elle a rappelé que la zone couvre 142 hectares sur la côte sud, comprenant des pôles touristiques, commerciaux et une smart city aux standards internationaux. Elle a précisé que 99,5 % du foncier est désormais propriété de l’État, après les opérations d’assainissement ayant stabilisé l’ancienne lagune marécageuse.

Investissements privés et structuration du PPP

Pour sa part, Atef Majdoub a indiqué que le projet bénéficie d’un suivi rapproché du gouvernement et que l’IGPPP accompagne la société Ben Ghayadha depuis début 2024 dans la structuration du business plan. La Caisse des dépôts et consignations (CDC) finance la mission d’appui et pourrait figurer parmi les investisseurs de la seconde phase. Le groupement MAP/ARLYNK/PwC sera chargé, sur près de deux ans, des études techniques et économiques, de la promotion internationale et de l’attraction d’un investisseur stratégique.

Selon lui, la réhabilitation de la sebkha est un levier majeur de développement intégré, et le lancement des travaux commencera dès la sélection du partenaire investisseur.

Découvrant Mahdia pour la première fois, Renaud Tarrazi, fondateur de l’agence MAP, a qualifié la région de « joyau sur le rivage tunisien ». Il a affirmé que le projet ouvre une nouvelle dimension pour les investissements privés, notamment dans les secteurs touristiques et économiques. Il a salué le travail préparatoire de la société Ben Ghayadha et assuré de l’engagement de son groupement.

Une démarche participative et tournée vers l’international

Par ailleurs, Borhene Dhaouadi, directeur projet chez MAP, a présenté la méthode prévue, fondée sur six étapes majeures, dont l’analyse des travaux issus du concours d’urbanisme de 2021 pour établir une programmation urbaine actualisée.

Il a insisté sur la valeur stratégique du foncier et sur le choix d’un investisseur capable de porter le projet à long terme. Les préoccupations des habitants des zones voisines seront intégrées dans la conception. Dans ce sens, 13 workshops thématiques seront organisés sur l’environnement, l’agriculture, la smart city, l’implication des jeunes et des femmes ou encore l’inclusion économique.

Sur le plan international, il a annoncé l’objectif de présenter le projet en mars 2026 au Mipim de Cannes, afin d’attirer des investisseurs de référence avant le lancement de l’appel d’offres prévu d’ici un an à un an et demi.

Imen Zine

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