Maître Laribi empêché de rencontrer sa cliente Abir Moussi

Maître Laribi empêché de rencontrer sa cliente Abir Moussi

Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, Maître Nafaa Laribi  s'offusque de "la continuité des violations systématiques visant sa cliente Maître Abir Moussi, avocate et présidente du Parti Destourien Libre, détenue de manière arbitraire depuis le 3 octobre 2023, en dehors de tout cadre légal légitime, je me suis rendu, en ma qualité de membre de son comité de défense, à la prison de Bulla Regia (gouvernorat de Jendouba) muni d’une autorisation de visite conforme à toutes les conditions légales et administratives en vigueur."

Il explique que "contre toute attente, l'accès m’a été refusé au motif que ma consœur ne peut recevoir que deux visites par jour, et que les confrères Me Imed Kouraichi et Me Mohssen Maalmi lui avaient déjà rendu visite plus tôt dans la journée.

Après avoir parcouru plus de 150 kilomètres, j’ai donc été contraint de rentrer sans pouvoir exercer mon devoir professionnel et humain, en violation flagrante du Code de procédure pénale, de la loi n°52 de 2001 relative au régime pénitentiaire, ainsi que des instruments internationaux, notamment les Principes de base relatifs au rôle du barreau adoptés par les Nations Unies.

Ce refus ne constitue nullement un cas isolé. Il s’inscrit dans une série d’entraves méthodiques visant à isoler Maître Abir Moussi de sa défense et de l’opinion publique, en violation manifeste des droits de la défense, des garanties d’un procès équitable et du principe d’égalité devant la loi.

Je tiens à exprimer ici ma profonde déception face au silence accablant des structures représentatives de la profession, en premier lieu du Conseil de l’Ordre national des avocats, qui semble avoir renoncé à son rôle de bouclier face aux atteintes flagrantes aux droits de ses membres, en particulier lorsque ceux-ci sont engagés dans des combats de principe.

Aujourd’hui plus que jamais, il est de notre devoir, en tant qu’avocates et avocats, de nous lever en rangs serrés pour défendre la dignité de notre profession, l’indépendance du pouvoir judiciaire et le droit fondamental à un procès équitable.

Je tiens pour responsables l’administration générale des prisons et toute autorité ayant contribué, par l’instruction ou le silence, à cet abus. Je me réserve le droit d’engager toutes les procédures nécessaires, tant au niveau national qu’international.

Un droit ne se perd jamais tant qu’un avocat veille à le défendre.

Il n’y a pas de place pour la complaisance quand le droit est piétiné.

Et l’Histoire ne pardonne jamais aux silencieux.

Pour le comité de défense

Me Nafaa Laribi

Avocat près la Cour de cassation

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