Marché alternatif: Favoriser l’accès des PME au financement boursier

Le marché boursier en Tunisie amorcera, durant la prochaine période, une nouvelle étape qui n’est plus celle du symbole, ni de la mise en place du cadre institutionnel et réglementaire, mais celle d’un engagement réel et d’une contribution effective à l’épanouissement des marchés financiers.
Pour ce faire, la mise en place du marché alternatif, initiée depuis 2005 par le chef de l’Etat, vise à favoriser le financement boursier des PME

(petites et moyennes entreprises), des entreprises prometteuses, ainsi que des grandes entreprises désireuses de se restructurer ou de financer de nouveaux projets.

De ce fait, la création de ce marché fait partie d’une stratégie globale visant à promouvoir les marchés financiers en tant que complément et alternative au financement bancaire. Cette stratégie s’est notamment matérialisée par l’adoption de certaines dispositions telles que la promulgation de la loi sur la sécurité financière, la création des FCPR (Fonds Communs de Placement à Risque) et le développement de l’épargne institutionnelle. L’objectif de cette démarche est de faire passer la part des marchés financiers au financement de l’investissement privé de 7% en 2006 à 20% à l’horizon de 2009.

Il est à noter dans ce contexte que l’établissement du marché alternatif est accompagné par l’instauration d’un programme pilote de promotion du recours au marché financier. Ainsi, 30 entreprises industrielles ont adhéré au programme pilote en manifestant leur intérêt pour un recours au marché financier. Elles seront prises en charge par un comité de pilotage et pourront bénéficier des avantages du Fonds de développement de la compétitivité (FODEC) à hauteur de 70% des coûts d’introduction, avec un plafond de coûts ne dépassant pas les 30 mille dinars. L’objectif de ce programme pilote vise le financement d’une cinquante d’entreprises à l’horizon de 2009.

Il y a lieu de relever que les PME tunisiennes ont jusqu’à présent été pénalisées par un certain nombre de contraintes liées en particulier à la taille et à des secteurs d’activité peu porteurs. Elles pourront désormais, grâce au marché alternatif, bénéficier d’un financement à un coût modéré, tout en assurant un niveau de protection souhaitable pour gagner la confiance des investisseurs.

Il est à signaler également que l’admission au marché alternatif peut être sollicitée par une société en cours de constitution par appel public à l’épargne, ainsi que par toute autre entreprise qui ouvre son capital à au moins 100 actionnaires ou bien 5 institutionnels.
Les particularités du marché alternatif résident dans la mise en place de mécanismes tenant compte de la réalité des entreprises tunisiennes et de la nécessaire efficience du marché financier. Outre l’impératif de transparence, le marché alternatif comporte un mécanisme d’accompagnement et d’assistance matérialisé par le Listing Sponsor, ainsi qu’un mécanisme favorisant la liquidité du marché : le Market Maker. Il s’agit là de métiers qui ont été institués pour les besoins du marché alternatif.

CH.KH