Mehdi Jomaa déjà en campagne, ou presque

Mehdi Jomaa déjà en campagne, ou presque

 

L’ancien chef du gouvernement Mehdi Jomaa annonce son retour sur la scène politique. Il est déjà en campagne, ou presque. Dans la perspective de 2019.

Dans une interview accordée à l’hebdomadaire Jeune Afrique, il a parlé de son projet de création d’un mouvement politique «  sur des bases différentes et sans céder aux sirènes du populisme ». Le triptyque « discours de vérité, proximité et sens de l’État » lui tiendra lieu de boussole. Il a également analysé « les difficultés des gouvernements qui ont succédé à son équipe, le discrédit des partis qui forment l’étrange coalition désormais au pouvoir, la dégradation des indicateurs économiques et sécuritaires, la montée de l’affairisme ainsi que les appels du pied répétés de ses amis l’ont convaincu qu’il avait peut-être encore quelque chose à apporter au débat public ». « La clé de la réussite, c’est l’écoute du terrain ».

Pour lui, « le divorce entre les Tunisiens et les partis politiques est réel. Mais il n’est pas irréversible ». Il cite l’exemple de Nidaa Tounes qui, « à ses débuts, a joui d’un très grand soutien populaire, parce que ce mouvement était porteur de quelque chose, d’une réelle espérance. Mais un parti qui se réduirait à un simple assemblage de personnalités « vues à la télé » n’aurait aujourd’hui aucune chance de susciter de l’engouement ».

« La faiblesse des partis actuels tient à la fois à leur flou programmatique, à leur coupure d’avec la base et au hiatus qui existe entre les règles qu’ils énoncent et leur pratique quotidienne. Ils invoquent la démocratie de manière incantatoire alors que leurs structures ne sont pas désignées de manière démocratique ».

Jugeant le gouvernement d’union nationale, il n’a pas manqué de relever que « normalement, le budget est l’acte politique majeur d’un gouvernement. Il renseigne sur ses choix, ses inspirations. Or celui qui a été discuté devant l’Assemblée des représentants du peuple [ARP] n’avait ni cap ni ligne directrice. C’était déjà le cas l’année précédente. On a le sentiment que les turbulences politiques sont devenues bien plus fortes aujourd’hui que durant la période de transition. C’est un comble ! ».

http://www.jeuneafrique.com/mag/386964/politique/tunisie-mehdi-jomaa-pol...

 

 

 

Votre commentaire