Mohamed Chouikha (DG Essoukna): "Si l’immobilier va, tout va ! "

Mohamed Chouikha (DG Essoukna): "Si l’immobilier va, tout va ! "

 

La Société de promotion immobilière ESSOUKNA, filiale de la Banque Nationale Agricole, ne cesse d’afficher une croissance remarquable.
 
Pour comprendre ces performances qui sont le fruit d’une stratégie de développement bien ciblée et multiproduits, reposant avant tout sur les attentes des clients, nous avons interviewé le DG de la société de promotion immobilière ESSOUKNA, Mohamed Chouikha. 
 
Espace Manager : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Mohamed Chouikha: Je m'appelle Mohamed Chouikha, j’ai une Maîtrise en économie et relations internationales. J’ai commencé ma carrière comme Contrôleur Général de Finances (CGF) au sein du ministère des Finances.

Dans la période post-révolutionnaire, en 2011 j’avais occupé le poste de chef de cabinet du ministre de la Santé et en 2012 j’avais le privilège d’être choisi comme conseiller au sein du Haut Comité de Contrôle Administratif et Financier relevant directement de la tutelle de la Présidence de la République Tunisienne.

En 2013, j’ai été désigné directeur général des participations publiques au sein du ministère des Finances et j’y étais appelé à mettre en place le plan de restructuration des banques publiques.

Ensuite et pour terminer, j’ai occupé le poste de chef de cabinet du ministre des Finances en 2016 avant d’atterrir à la tête de la société « Essoukna en 2017».

Pourriez-vous nous présenter la société de promotion immobilière « Essoukna » ?

«Essoukna» est une société de promotion immobilière, filiale de la Banque Nationale Agricole. Elle a été fondée en 1983. Depuis son existence elle a construit plus de 3000 logements dans les différentes régions tunisiennes essentiellement sur le Grand Tunis et là je cite Mourouj, Boumhel et fouchana qui sont situées à la banlieue sud de Tunis.

« Essoukna » est  une institution qui s’est toujours caractérisée par sa transparence. Elle est cotée à la Bourse de Tunisie .C’est l’une des meilleures sociétés de promotion immobilière grâce à la qualité de ses produits, ainsi qu’à ses prix imbattables, étudiés pour être à la portée du budget des citoyens tunisiens.

Notre devise a toujours été d’être en adéquation avec le pouvoir d’achat des Tunisiens.

Quelle est votre stratégie dans le choix des sites d’emplacement vis-à-vis de la cherté des terrains ?

La majorité des terrains immobiliers acquis (soit 80% ) sont basés dans les régions permettant un positionnement dans le marché de logement économique. Ce qui nous a permis de réaliser des projets d’habitat de ce type de standing (à Mourouj, Fouchana et Ben Arous ).Les 20 % restants de notre activité sont consacrés aux appartements luxueux de haut standing dans des zones plus huppées (Jardins de Carthage, la Soukra, Ennasar, Ain Zaghouan...)
 
Le secteur de l’immobilier passe par une grave crise. Il est même en perdition selon certains observateurs. Quelles sont les raisons et quelles sont les mesures que vous avez prises pour l’affronter ? 

La crise du secteur a commencé à se faire sentir depuis l’année 2014 et les raisons qui expliquent cette situation sont nombreuses. On peut citer dans ce sens, la hausse remarquable des prix des matières premières, la cherté des terrains constructibles, la pénurie d’ouvriers qualifiés, les coûts de la main-d’œuvre et des carburants qui ont connu une forte hausse, la valeur de change du dinar tunisien qui a beaucoup baissé. A ces éléments vient s’ajouter l’enrichissement du coût de financement engendré par la hausse des taux d’intérêt.

Ceci sans parler du pouvoir d’achat du Tunisien qui s’est beaucoup réduit en rendant l’accès à la propriété d’un logement un objectif difficile à atteindre. 

De notre côté, nous avons essayé de faire face à cette réalité pour essayer de trouver un équilibre socio-économique dans la gestion du secteur et œuvrer à mettre un terme aux inégalités entre les couches sociales.

Ainsi on s’est concentrés sur l’habitat économique à la portée du budget du Tunisien et ayant une forte chance qu’il soit financé par d’autres sources financières outre les crédits bancaires classiques comme le mécanisme du premier logement. 

Nous œuvrons aussi à faire bénéficier le plus grand nombre de ménages de leur droit d’accès à un logement en adéquation avec leurs besoins et/ou leurs moyens financiers, en maîtrisant les coûts de réalisation de nos projets. Et cela a été possible grâce à notre politique de gestion, notre capital immobilier  et la technicité confirmée de nos cadres et techniciens.

Pour ce qui est des perspectives du secteur, je pense que cela nécessite une vision globale. On ne peut pas continuer à avancer au jour le jour. Il faut mettre en place une stratégie avec des actions bien définies et des objectifs bien clairs, car si l’immobilier va, tout va. Mais il reste beaucoup à faire avant de pouvoir parler d’une véritable remise sur les rails du secteur.

Propos recueillis par Y.O.

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