Mohsen Hassen: "La reprise économique passe par un plan de relance ambitieux et méthodique"

Mohsen Hassen: "La reprise économique passe par un plan de relance ambitieux et méthodique"

 

Dans un message posté mardi 2 juin 2020 sur son compte Facebook, Mohsen Hassen, ancien ministre de la Finance, estime que pour assurer la reprise économique de notre pays, il faut mettre en place un plan de relance ambitieux et méthodiquement construit. Voici son message: 

"L’élaboration d’un plan de relance ambitieux et méthodiquement construit à partir d’un diagnostic sans faille de la situation est la seule voie pour assurer la reprise économique dans notre pays.

En plus des mesures d’urgence prises par le gouvernement et qui constituent une première couche de protection pour les entreprises et les salariés ,il est indispensable de repenser l’investissement public en redonnant une vraie priorité à la modernisation des infrastructures les plus déterminantes.

Un plan de relance efficace, c’est un plan qui investira de nouveau dans les politiques publiques prioritaires (santé, éducation…) en repartant des besoins essentiels de nos concitoyens, et en prenant conscience de l’interdépendance entre ces différents segments de l’intervention publique.

La question de financement de l'investissement public et de la soutenabilité de la dette se pose sérieusement en Tunisie. En réalité, si l’on s’endette pour investir, cela génère de la croissance qui à son tour engendre des recettes à même de faciliter le remboursement. Le risque de reporter le fardeau sur les générations futures survient si l’on s’endette pour financer le fonctionnement.

Il reste que plusieurs options sont à considérer selon des arbitrages entre endettement extérieur (coût, risque de changes et poids du service qui pèse sur les réserves de changes) et endettement intérieur.

Plusieures questions auxquelles le gouvernement n’apporte pas de réponses pour l’instant : va-t-on rompre avec les dogmes économiques du passé ? Jusqu’à quel point l’Etat est-il prêt à s’engager via la dépense et la commande publique ? Va-t-on programmer et assumer des déficits budgétaires ? Va-t-on activer de nouveaux leviers de financement pour la relance ? Quel rôle devra jouer la Banque centrale de Tunisie dans cet effort de relance ? Faut-il instaurer de nouveaux impôts pour relever le niveau des recettes de l’Etat et se donner les moyens de régler les dettes qui naîtront de la crise ?"

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