Mohsen Marzouk : Youssef Chahed m’a confié qu’il ne se présenterait pas en 2019

Le Secrétaire général de Machrouu Tounes Mohsen Marzouk a indiqué que le Chef du Gouvernement Youssef Chahed lui a confié qu’il ne se présenterait pas à l’élection présidentielle de 2019. Il a en tout cas revêtu les habits de l’homme politique qui n’est pas pressé contrairement à l’image qu’on veut donner de lui. « Les autres paraissent pressés », dit-il en faisant allusion au président d’Ennahdha Rached Ghannouchi qui a été le premier à évoquer l’élection présidentielle de 2019.

" Dès le mois de mars 2017, j'avais déjà affirmé que je ne serai pas candidat à la présidentielle" a-t-il rappelé affirmant cependant qu'il se pourrait qu'un autre candidat se présente sous la bannière de son parti ou alors que celui-ci "soutienne un autre candidat", a-t-il dit à Midi-show sur Mosaïque Fm.

"Si Youssef Chahed se présente en 2019, il sera un candidat redoutable pour tous les autres, et vu que je ne serai pas candidat -je l'avais déjà affirmé auparavant- je serai heureux de voir ces confrontations" a affirmé Mohsen Marzouk sur le ton de la plaisanterie en ce qui le concernce.

Youssef Chahed est-il cet autre candidat? "Je ne sais pas. Quand je l'ai rencontré la dernière fois, il m'a confié qu'il ne se présentera pas. Il m'a dit qu'il était encore jeune pour se présenter à la présidentielle (...) c'est ce qu'il m'a dit" a affirmé Mohsen Marzouk.

Parlant de  la question de l'égalité dans l'héritage et de la division qui tend à être créée, il affirme que "ce genre de dialogue se passe dans le monde entier. Regardez les États-Unis sur la question de l'avortement (...) Je pense qu'à la fin l'esprit constitutionnel sera respecté sans qu'il n'y ait confrontation avec nos croyances religieuses". À ceux qui affirment que ce n'est pas le moment Mohsen Marzouk rétorque: "À l'occasion du 13 août qui représente la fête de la femme et l'anniversaire du Code du Statut Personnel, je ne vois pas d'autres sujets sur lesquels il (Béji Caid Essebsi) aurait pu parler. Et en 2011, quand on a fait la révolution, la démocratie était-ce le moment? À l'époque beaucoup de gens disaient que ce n'était pas le moment tout comme maintenant beaucoup disent que ce n'est pas le moment pour parler des questions de libertés".

Interrogé sur la position du parti Ennahdha il a indiqué qu'il a trouvé « des choses positives" dans le discours du vice-président du mouvement Abdelfattah Mourou dont notamment le fait qu'il accepte l'annulation de la circulaire de 1973. "C'est déjà pas mal, il accepte une chose sur les deux proposées" commente Marzouk.

Sur la lutte contre la corruption que mène le chef du gouvernement, Mohsen Marzouk conseille à Youssef Chahed de prendre ses distances avec son parti, Nidaa Tounés qui ne t'aide pas dans cette lutte s’il veut qu’elles soit implmacable." Il a "demandé à ce que le gouvernement soit composé de compétences indépendantes, non partisanes" pour pouvoir affronter la guerre contre la corruption d'une façon plus tranquille et sans obstacles. "

Nous sommes prêts à aider le chef du gouvernements sur des politiques spécifiques. Nous ne sommes pas avec ou contre le chef du gouvernement! Nous sommes avec ou contre des politiques spécifiques" a rappelé Mohsen Marzouk. S’il estime qu'elle a bien été menée dans sa première phase, la guerre contre la corruption "n'a pas encore touché les politiques. Elle n'est pas rentrée dans les centres de décisions politiques" déplore-t-il soutenant que "cette mafia n'est pas seulement économique, elle a aussi un appui politique".