M.Yacoubi, ce n’est pas de cette manière qu’on défend la cause des enseignants !

M.Yacoubi, ce n’est pas de cette manière qu’on défend la cause des enseignants !

 

En réunissant les professeurs au Lycée Boudhina à Hammamet, le secrétaire général de la fédération générale de l’enseignement secondaire, Lassaad Yacoubi n’a pas trouvé mieux que de se lancer dans une diatribe contre la presse sans distinction la qualifiant d’infamie et de honte.

Ce qui est absolument faux, car la presse tunisienne dans son ensemble n’a fait que son devoir en couvrant de près toutes les péripéties de la crise de l’enseignement secondaire par le menu détail.

Il suffit de parcourir les médias électroniques écrits ou audiovisuels pour se rendre compte que jamais la presse tunisienne n’a mentionné autant les noms de Noureddine Taboubi, Lassaad Yacoubi et les autres responsables de l’UGTT en reprenant toutes leurs déclarations, comme elle le fait pour les autres protagonistes à savoir le chef du gouvernement, le ministre de l’Education et les autres membres du gouvernement.

Si elle a donné la parole aux parents d’élèves ou repris certains statuts publiés sur les réseaux sociaux, elle n’a fait que son devoir qui est de donner l’ensemble des avis et opinions dans la société qui sont forcément contradictoires.

M.Yacoubi veut-il que la presse ne s’intéresse qu’à ses faits et gestes ou à ses déclarations enflammées pour qu’elle soit considérée comme objective et donne aux citoyens une idée précise de la crise de l’enseignement secondaire dans son intégralité.

Drôle de manière de voir, alors que la presse fait de son mieux pour présenter tous les avis et toutes les positions.

La presse tunisienne jouit d’une place privilégiée dans le monde arabe et essaie de refléter autant que faire se peut et le plus fidèlement possible tous les courants de pensée et toutes les idées dans la société.

S’il y a des lacunes et des insuffisances, et cela est commun à toutes les presses du monde, cela ne veut pas dire que tous les journalistes sont mauvais et qu’ils essaient d’orienter l’opinion publique dans une direction ou une autre.

Bien au contraire, le souci premier est de donner la parole à tout le monde sans distinction ni exclusive.

Si la suspension d’une durée indéterminée des cours ou la rétention des notes ne sont pas populaires auprès des parents d’élèves ou de l’opinion publique d’une façon générale ce n’est pas la faute des journalistes ou de la presse.

M. Yacoubi doit assumer les conséquences d’un mouvement social qu’il a lancé et dont à l’évidence il ne sait pas comment y mettre fin sans perdre la face.

La presse, bouc émissaire on connaît, mais cela n’est plus crédible dans une société où la liberté de presse, d’information et d’expression sont des acquis que nous espérons irréversibles.

N’oublions pas que la censure n’est pas celle qu’exercent les structures officielles, elle peut être provoquée aussi par des pressions induites par des déclarations comme celles de M.Yacoubi.

RBR

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