Najla Bouden à Paris sans collaborateur pour l’assister, est-ce bien raisonnable ?

Najla Bouden à Paris sans collaborateur pour l’assister, est-ce bien raisonnable ?

Nous avions signalé que depuis un mois qu’elle est à la tête du gouvernement, Najla Bouden n’a ni directeur de cabinet ni secrétaire général du gouvernement. Mais ce que vient de révéler le site Africa Intelligence dépasse l’entendement.

La cheffe du gouvernement s’est rendue à Paris pour prendre part à trois événements importants, mais elle n’avait à ses côtés aucun collaborateur pour l’assister. Elle devait prendre part au 75 ème anniversaire de l’UNESCO, à la 4ème session du Forum sur la Paix et à une conférence internationale sur la Libye réunie à l’initiative du président français Emmanuel Macron.

Selon le site, Bouden accompagnée du ministre des Affaires étrangères Othman Jerandi et du ministre de l’Education Fethi Sellaouti n’avait pas de délégation. On s’en est rendu compte d’ailleurs lors de l’entretien avec le Premier ministre français Jean Castex. Alors que ce dernier était entouré de ses collaborateurs, la cheffe du gouvernement tunisien se trouvait bien esseulée entre le ministre des Affaires étrangères Othman Jerandi et l’ambassadeur de Tunisie à Paris, Mohamed Karim Jamoussi.

Est-ce pour des raisons d’austérité que Najla Bouden n’a pas emmené avec elle de collaborateur. La question se pose mal si on apprend par la même source, le site Africa Intelligence, que le président Kaïs Saïed avait l’intention de se rendre à Paris et qu’il avait dépêché comme il est d’usage des « précurseurs » à cette fin conduits par la ministre directrice du cabinet présidentiel Nadia Akacha. Mais Saïed a choisi de snober Paris et de s’y faire représenter par Najla Bouden flanquée du ministre Othman Jerandi pour estime-t-on de même source ne pas mécontenter le président algérien Abdelmadjid Tebboune en pleine crise diplomatique avec Paris. Alors pas d’austérité qui tienne !

Mais si les intérêts la Tunisie exigent ce déplacement à Paris pourquoi s’y soustraire. La non-ingérence n’est pas dans un seul sens. Il est certain que nos frères algériens n’auraient pas pris des gants avec les Tunisiens si leurs intérêts imposaient des gestes qui auraient pu mécontenter leurs voisins de l’est.

Alors, si on cherche à isoler la Tunisie on ne s’y prendrait pas autrement ? Najla Bouden pourrait faire les efforts dont elle est capable, mais cela ne servira pas à grand-chose si elle n’a pas de collaborateur pour consigner par écrit ce qu’elle fait et pour en assurer le suivi le cas échéant.

RBR

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