Néjib Chebbi, ce « looser » qui ne s’avoue jamais vaincu !

Néjib Chebbi, ce « looser » qui ne s’avoue jamais vaincu !

 

Au lendemain du 14 janvier 2011, Ahmed Néjib Chebbi encore leader du Parti démocratique progressiste (PDP) a fait placarder des affiches où il  figurait accompagné de la secrétaire générale de son parti Maya Jeribi. Il était en pré-campagne électorale pour le scrutin présidentiel qu’il croyait imminent en vertu de l’ancienne constitution. On était au sortir d’une longe période où les journaux tunisiens publiaient à leur une les portraits  côte à côte de Ben Ali de son épouse Leïla Trabelsi dont tout le monde disait qu’elle serait le successeur de son mari. L’effet de l’affiche fut désastreux pour Ahmed Néjib Chebbi et son parti. Presque laminé aux élections de l’ANC en 2011,son parti était relégué dans l’opposition.

Mais Chebbi croit toujours en ses chances. Bien qu’il ait abandonné toute fonction au sein de son parti, devenu al-Joumhouri  sans perdre la haute main sur lui, il se présente aux élections présidentielles de 2014 en croyant dur comme fer que cette fois-ci serait la bonne. Obnubilé par Carthage tout le monde le pense, sauf l’intéressé qui se met en colère quand on formule de cette façon son ambition dévorante à poser ses valises au plais présidentiel.

Cette fois –ci aussi il est vaincu d’une façon   peu glorieuse pour le grand militant qu’il a toujours été. Son parti est quasiment absent de l’ARP. Victimes lui et sa formation du vote utile qui a fait disparaitre la famille sociale-démocrate  de façon presque totale du paysage politique.

Ahmed Néjib Chebbi s’accroche et ne veut pas entendre parler de retraite politique. A 74 ans, il ne désespère pas d’avoir un rôle à la mesure de son talent dans la Tunisie post-révolution. Alors cette histoire de « gouvernement d’union nationale » vient à point nommé. Avant que le concept ne soit prononcé par le président Essebsi, l’idée de « gouvernement d’union nationale »  a bien été formulée par Chebbi lui-même. C’était déjà en mars 2012 du temps de la Troïka où il plaidait pour qu’un « véritable gouvernement d'union nationale, présidé par une personnalité nationale indépendante, soit formé pour prendre les affaires en mains ».

Il se verrait bien à la tête du prochain gouvernement

Malgré les vicissitudes d’une carrière politique en dents de scie, Ahmed Néjib Chebbi ne se voit sortir de la politique sans assumer une mission nationale d’envergure. A la suite de la déconfiture de Nidaa Tounés, il revient sur la scène politique  dans une tribune sur Leaders le 30 avril dernier pour appeler à la constitution d’un grand parti politique qui soit « un pôle démocrate et social » pour faire contre-poids à Ennahdah.  Mais son idée n’a pas trouvé preneur. Jusqu’à l’initiative du Chef de l’Etat pour la formation d’un gouvernement d’union nationale. Son nom a été cité parmi les personnalités qui pourraient prendre la tête d’un tel gouvernement. Saisissant la balle au bond, il se fait inviter par Express-Fm  où il dresse d’abord le profil du chef de gouvernement souhaité « Pour que cette initiative donne des résultats probants, il doit y avoir des changements sur deux niveaux : Il faut tout d’abord, un homme avec un réel pouvoir de leadership qui présente des initiatives et un programme autour duquel se réuniront les membres de son gouvernement. Il faut un chef de gouvernement qui connaisse bien la situation du pays et qui, en fonction de ça, fasse des propositions. Le pays a besoin d’un capitaine pour unifier le gouvernement, rassurer l’administration et la population ».

Il saisit l’opportunité pour dresser aussi le profil de ce gouvernement  « Il nous faut aujourd’hui une équipe gouvernementale réduite d’une quinzaine de personnes, comme en Italie par exemple. Une équipe faite de compétences et non pas de personnes qui sont choisies selon leur appartenances, car l’objectif doit être le bien du pays et non, chercher à satisfaire tel ou tel parti. Ce que je propose c’est que chaque partie ait un ministre d’Etat qui participe à tous les conseils ministériels et débats gouvernementaux pour assurer une certaine continuité et égalité entre les partis et le gouvernement ».

Il se verrait bien prendre la tête de ce gouvernement. Quand on lui pose la question de façon explicite, il répond de façon tout aussi explicite. Si on lui propose la présidence du gouvernement d’union nationale, il accepterait  sans hésiter et présenterait une feuille de route dès les premiers jours. Voilà qui est clair. Une offre de service de façon, on ne peut plus, précise. Cette fois aussi, il sera déçu car on voit mal Nidaa Tounés présenter la candidature d’un adversaire farouche.

R.B.R.

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