Nos politiques sont des menteurs… ? !

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Au lendemain de l’assassinat de Mohamed Brahmi, député de l’opposition, et  respecté par toute la classe politique, sans aucune exception… Et au lendemain de l’attaque terroriste qui a visé l’Armée nationale sur les hauteurs du Mont Chaâmbi et qui a enregistré le décès de 9 de nos soldats…

La Tunisie vit un vrai drame, une vraie crise. Une crise sécuritaire sans aucun doute mais pas seulement. Certains voudraient même ramener le problème à une crise identitaire faisant ainsi la distinction entre une partie du peuple qui se revendique musulmane et une autre « à côté de la plaque » qui se revendique laïque ou même athée.

Une crise sociale et sociétale profonde se fait sentir partout dans nos murs. Toutefois le sentiment d’appartenir à une même patrie existe heureusement toujours, même si les définitions diffèrent d’une personne à l’autre…

Mais ce qui est dangereux et ce qui risque de nous diviser encore plus c’est le comportement hypocrite et irresponsable des politiciens qui ne cherchent que l’intérêt de leurs partis et  se soucient très peu des intérêts du pays.

Ainsi la majorité de la classe politique sait très bien que nos décisions ne sont pas libres et autonomes et que l’avenir de la Tunisie ne se décide pas ici, mais à l’étranger d’où nous viennent les ordres qu’on doit exécuter.

Tous les politiques ou presque savent qu’il y a des sabotages étrangers au processus démocratique tunisien. Nombreux parmi eux ont l’intime conviction que ce qui s’est passé jeudi 25 juillet, jour de l’assassinat du martyr Brahmi, n’est pas l’œuvre d’une partie tunisienne.

Quelques-uns ont affirmé (bien évidemment en privé) que ce crime politique est l’œuvre de services secrets étrangers. D’autres ont déclaré cela en public, insistant que cet assassinat est l’œuvre d’une partie qui veut faire échouer la transition démocratique en Tunisie, sans avoir l’audace de désigner ces énigmatiques parties étrangères.

Le scénario des mêmes réactions s’est répété après l’assassinant de nos huit soldats martyrs à Jbel-Chaâmbi. Nombreux sont ceux qui ont pointé du doigt les services secrets de pays arabes et Occidentaux, mais aucun n’a désigné ces forces du mal.

Ce qui nous fait sentir que personne parmi nos politiques ne voudra dire la vérité au peuple ou n’osera le faire. La politique est certes l’art de mentir ou de dire ou de savoir mentir et on ne peut pas être un bon politicien sans savoir mentir, mais je pense qu’il ya des limites à tout et qu’il faut faire passer l’intérêt du pays avant toute chose.

Entretemps, la guerre des politiciens continue.  Chacun a réussi à faire de son opposant son ennemi, continuant à guetter son moindre faux pas pour l’abattre, entraînant au passage des mouvements de protestation dans une rue de plus en plus divisée que chaque parti veut récupérer à sa maniére.

Des troupes mobilisées, une machine de propagande qui tourne à plein régime de part et d’autre. Des citoyens aveuglés par leurs appartenances politiques et idéologiques ou encore par la sympathie qu’ils éprouvent envers des figures politiques de la scène, sans une moindre analyse des faits. J’oserai dire ; tout bêtement.

Oui j’ai envie de dire que de nombreux Tunisiens sont naïfs et manipulables, parce qu’on peut tout nous faire gober à un moment donné et tout son contraire une seconde après…

Personne ne nous dit la vérité, et personne ne le fera je crains fort ! Seuls deux personnes ont osé braver l’« interdit » et quel triste sort leur a-t-on réservé !!

Le premier, Faouzi Ben Mrad, est décédé dans des circonstances des plus obscures suite à ces accusations dans lesquelles il a dit que deux Algériens sont impliqués dans la mort de Chokri Belaïd…

Le deuxième, Abderraouf Ayadi, leader du parti Wafa, qu'on a traité de fou, de déréglé et de conspirationniste, lorsqu’il a déclaré que le Mossad est derrière la déstabilisation de la Tunisie et les tentatives de renversement du pouvoir en finançant des parties tunisiennes pour se rebeller.

Mais le comble, c’est que tout le monde gagnerait en ayant le courage de dire la vérité au peuple. La classe politique dans son ensemble, chose qui pourrait lui éviter ces blocages répétitifs à chaque fois (à moins que ce ne soit voulu par certaines parties), le peuple qui pourrait être rassuré (du moins le fait qu’il sache que le danger ne vient pas  seulement de l’intérieur, pourrait être un élément rassurant quelque part), et surtout la Tunisie, oui notre chère patrie, notre chère nation !

Il serait peut-être opportun pour les politiques d’éclairer le peuple et de nous informer concernant les sommes mirobolantes d’argent versées par des parties étrangères à certains parmi eux et à de nombreuses associations pour des objectifs bien précis.

Sinon ils demeureront des menteurs et des hypocrites qui servent leurs intérêts, ainsi que ceux  de pays étrangers,  au lieu de servir les intérêts de la Tunisie et cela est plus que révoltant dans cette phase qui est la plus critique de l’histoire moderne de notre cher pays !!!


Slim Maâtoug