Nouvelle Flambée du coronavirus, les supplications ne suffisent plus ; il faut agir sans plus tarder

 Nouvelle Flambée du coronavirus, les supplications ne suffisent plus ; il faut agir sans plus tarder

Le coronavirus que l’on croyait en voie de s’éteindre en Tunisie, reprend du poil de la bête. Une nouvelle flambée est en train d’installer la maladie de façon durable dans le pays. En 24 heures on a dénombré le 12 août 67 nouveaux cas dont 63 locaux. Jamais ce chiffre n’a été atteint au cours d’une courte période après une longue période de rémission.

Ce qui aggrave encore plus la situation c’est que l’on est en face de foyers de contamination bien localisés, à El Hamma et dans le gouvernorat de Gabès avec 38 nouveaux cas locaux en 24 heures puis à Kairouan où on a dénombré 8 nouveaux cas, tous locaux. On a déploré à Gabès le décès d’une femme de 65 ans atteinte du Covid-19 ce qui porte à 53 le nombre total des morts de cette maladie.

Tout cela se produit alors que les Tunisiens vaquent normalement à leurs occupations ordinaires en cette période de vacance. Avec son lot de mariages, de sorties, de concerts. Les cafés sont bondés et les restaurants aussi, sans parler des plages en cet épisode caniculaire.

Promenez-vous partout et vous vous rendrez bien compte que les personnes qui portent les bavettes se comptent sur les doigts d’une main. Pourtant une décision a été prise pour que les masques de protection soient obligatoires à certains endroits, comme les grandes surfaces, mais force est de constater que cette mesure est peu respectée.

Il ne suffit pas d’édicter des obligations si elles ne sont pas accompagnées de mesures coercitives telles que les amendes. D’ailleurs dans les pays du Nord où des mesures similaires ont été prises, les contrevenants doivent payer des amendes salées qui se chiffrent par des centaines d’euros sans que personne n’ait à redire.

A défaut de contrainte, il n’y a même pas de campagnes de sensibilisation pour amener les Tunisiens à prendre en considération les risques qu’ils encourent s’ils n’appliquent pas les mesures de prévention comme le lavage des mains, la distanciation physique, le port des masques dans les lieux indiqués.

Il est impératif de reprendre les campagnes de prévention à la radio et à la télévision ainsi que sur tous les supports écrits, affichés et bien sûr électroniques. Les responsables du ministère de la Santé font de leur mieux pour mettre l’accent sur les dangers d’un relâchement. Ils se font rassurants, ce qui n’est pas leur rôle.

On a entendu la directrice générale de l’Observatoire des maladies nouvelles et émergentes, Nissaf Ben Alaya adresser des supplications aux habitants de Gabès et de Kairouan pour leur demander de suspendre fêtes de mariage et autres occasions de rassemblement familiaux, qui sont propices à la propagation de la maladie.

Mais les supplications ne suffisent évidemment pas. Il faut que l’Etat prenne ses responsabilités et que les zones contaminées soient isolées et que toutes les activités susceptibles de favoriser les infections soient suspendues. Le port des masques de protection doit devenir obligatoire dans les lieux signalés quitte à ce que les récalcitrants soient sévèrement sanctionnés.

Il importe que tout soit fait pour endiguer la propagation du virus, sinon les efforts faits et les sacrifices consentis jusqu’ici deviendraient vains et la crise risque de perdurer plus que de raison amenant avec elle ses graves implications sur les plans économique et social.

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