Nucléaire : l'Iran augmente fortement sa production d'uranium enrichi

Nucléaire : l'Iran augmente fortement sa production d'uranium enrichi

 

L'Iran a annoncé ce lundi 4 novembre produire désormais 5 kg d'uranium enrichi par jour, soit plus de dix fois qu'il y a deux mois, lorsque le pays s'est affranchi d'un certain nombre de restrictions sur son programme nucléaire, auxquelles il avait consenti en 2015.

L'annonce a été faite devant la télévision d'État par le vice-président de la République islamique et chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi. Il a également indiqué que son pays avait mis au point en deux mois deux nouveaux modèles de centrifugeuses avancées, dont l'un commence à être testé.

Par un accord conclu à Vienne en juillet 2015 avec le Groupe 5 + 1 (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne), Téhéran a accepté de réduire drastiquement ses activités nucléaires – afin de garantir leur caractère exclusivement civil – en échange de la levée d'une partie des sanctions internationales qui asphyxiaient son économie. En riposte au retrait unilatéral des États-Unis de ce pacte en mai 2018 et au rétablissement de lourdes sanctions américaines la privant des bénéfices économiques qu'elle en attendait, la République islamique a commencé en mai à revenir sur certains de ses engagements. Elle produit ainsi de l'uranium enrichi à un taux supérieur à la limite de 3,67 % prévue par l'accord de 2015 et ne respecte plus la limite de 300 kg imposée à ses stocks d'uranium (faiblement) enrichi.

Début septembre, Téhéran a annoncé la troisième phase de son plan de réduction de ses engagements, indiquant ne plus se sentir tenu par aucune des limites imposées par l'accord à ses activités de recherche-développement en matière nucléaire. Avant la troisième phase, « notre production […] était de 450 grammes d'uranium enrichi par jour, mais celle-ci s'élève désormais à 5 000 grammes par jour », a déclaré Ali Akbar Salehi lors d'une visite avec des médias iraniens au centre de recherche nucléaire de Natanz, dans le centre de l'Iran.

Selon les images de la télévision d'État, Ali Akbar Salehi a mis en route sur place une nouvelle cascade de 30 centrifugeuses de type IR-6, dont la production d'uranium faiblement enrichi contribue à l'accélération de la hausse des stocks du pays. Les ingénieurs iraniens « sont parvenus à construire un prototype d'IR-9, notre machine la plus récente, ainsi qu'un nouveau prototype de machine appelé IR-s […] tout cela en deux mois », a-t-il dit sans spécifier les caractéristiques techniques des modèles.

Un de ces nouveaux prototypes est désormais testé avec de l'uranium à l'état gazeux, a ajouté Ali Akbar Salehi, précisant que l'Iran ne faisait plus tourner aucune centrifugeuse de 1e génération (IR-1), seul modèle autorisé par l'accord de Vienne. « Tout cela alors que certains disent que l'industrie nucléaire [iranienne] a été détruite », a-t-il renchéri. « Nous devons remercier aussi l'ennemi, qui nous a donné cette occasion de montrer la puissance de la République islamique, en particulier dans le domaine de l'industrie nucléaire », a-t-il ajouté.

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