Par décision saugrenue du gouvernement, les Tunisiens à l’étranger sont-ils devenus persona non grata ?

Par décision saugrenue du gouvernement, les Tunisiens à l’étranger sont-ils devenus persona non grata ?

La décision du gouvernement de contraindre les Tunisiens rentant de l’étranger à se soumettre à une quarantaine de sept jours et d’en payer les frais, a surpris plus d’un. Cette décision est jugée inopportune, voire discriminatoire et préjudiciable. Bien pis une forme de racket. Car la Tunisie a reçu depuis l’apparition de l’épidémie beaucoup d’aides et de dons des pays et d’organisations étrangers. Sans compter les contributions volontaires des Tunisiens, simples citoyens, hommes d’affaires, entreprises privées et autres. Par décret-loi, les agents de la fonction publique et les salariés du privé ont contribué à cet effort, faisant don d’une journée de travail au profit du fonds 18-18 spécialement créé pour la lutte contre le Covid-19.

Face au tollé soulevé par cette décision saugrenue, le gouvernement a fait marche arrière, faisant savoir par la voie de son porte-parole que les étudiants rapatriés ou les personnes dont les contrats à l’étranger ont pris fin, vont bénéficier d’une mise en quarantaine gratuite compte tenu de leur situation difficile. Par contre, les Tunisiens qui voulaient renter en Tunisie pendant les vacances, seront appelées prendre en charge les frais de leur quarantaine.

Cette décision vient malheureusement consacrer une inégalité grave entre les citoyens, puisqu’elle pénalise davantage nos compatriotes expatriés qui seront amenés à réfléchir plus d’une fois avant de décider de rentrer pour voir leurs familles. Ou de se recueillir sur la tombe d’un parent décédé pendant cette période de confinement total Ou encore rendre visite à un des leurs qui se trouve hospitalisé. En plus, ce petit calcul d’épicier de la part du gouvernement pourrait priver le pays d’un apport d’argent important si l’on sait que les Tunisiens à l’étranger dépensent beaucoup pendant les vacances. Beaucoup plus que les touristes.

Lobna Jéribi La présidente et les membres de la commission nationale de lutte contre le Coronavirus ont-ils bien mesuré l’impact de cette décision sur les citoyens tunisiens à l’étranger ?

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