Plus de 7% des médecins exerçant en France sont Tunisiens

Plus de 7% des médecins exerçant en France sont Tunisiens

Près de 900 médecins tunisiens ont réussi à obtenir l’équivalence de leur diplôme en France. Un nombre élevé qui traduit une situation de plus en plus inquiétante sur fond d’un climat délétère à tous les niveaux. Dans un rapport publié en 2018, l’OCDE fait part du départ volontaire de près de 95.000 jeunes tunisiens principalement vers l’Europe. Ils sont médecins, ingénieurs, chercheurs et autres, à la fois dépités et dégoûtés, partis à la recherche d’un avenir ailleurs.

Avec la propagation de la pandémie du coronavirus, les médecins ont été les plus sollicités particulièrement en France et en Allemagne.

Selon des statistiques officielles, « près de 80 % des jeunes inscrits à l’ordre des médecins ont fait une demande de radiation et sont partis à l’étranger en 2020. Entre 700 et 800 praticiens quittent le pays chaque année, et leur nombre ne fait qu’augmenter. Cette fuite des cerveaux vers la France ou l’Allemagne s’est banalisée pour les nouveaux diplômés, en souffrance face aux salaires proposés dans le secteur public, autour de 1 200 dinars ».

Un médecin sur quatre inscrit à l’Ordre des médecins français est né à l’étranger, selon un rapport de Profil médecins. Bon nombre des médecins de nationalité étrangère ont suivi leurs études en France, ajoute le même rapport. La situation varie toutefois beaucoup selon le pays d’origine. Ainsi, près de 80 % des médecins maghrébins ont été diplômés dans l’Hexagone (72 % des Marocains, 90 % des Tunisiens et 86 % des Algériens), ce qui n’est pas anodin lorsque l’on sait que 25 % des praticiens étrangers installés en France viennent d’Algérie et 11,5 % du Maroc et 7,1% de la Tunisie.

Notre pays continue de former chaque année 800 médecins, dont les compétences sont reconnues à l'international, mais les infrastructures sont dégradées, le matériel et les médicaments manquent et les effectifs sont parfois insuffisants, résultat d'une mauvaise gestion et de la corruption.

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