Poésie – « D’ambre et de feu », le tout nouveau recueil d’Hélène Rollinde de Beaumont

Reçue lors du Festival « Le Kef chante la Tunisie » puis à Tunis en mai 2015 pour des lectures, événements que nous avions relayés ici, la poétesse, Hélène Rollinde de Beaumont se laisse volontiers inspirer par ses voyages en notre verte patrie, la douceur chaleureuse de ses habitants, sa révolution, ses espoirs, thèmes donnant leur flamme à nombre de ses textes.
« D’ambre et de feu » son cinquième recueil, paraît en janvier 2016 et la lauréate de 6 prix de poésie, nous enchante à nouveau par son écriture classique, son regard sur le monde actuel, ses convictions humanistes, son phrasé riche et si aisément compréhensible.130 pages de textes poétiques, ordonnancés par thèmes (l’amour, les mélancolies, les voyages, la société, les engagements, les chansons et divers) nous invitent à regarder les sujets qui ont touché notre humanité depuis 18 mois ou savourer des textes plus intimistes dans lesquels chacun peut reconnaître ses propres émotions.
« La fiancée du Maghreb », « Quand refleurit la Tunisie » « Le Kef sous la canicule » poèmes écrits lors de son séjour en 2015 toucheront plus particulièrement ses lecteurs tunisiens. Tous liront avec sa fougue, sa rébellion contre le fanatisme religieux ; ses appels à la tolérance et à l’amour entre les humains ; ses mises en cause des puissants n’entendant pas l’ardent désir de paix de leur peuple ! Beaucoup savoureront autant son combat pour l’égalité des sexes, le statut de la femme, que ses textes intemporels louant la beauté de la nature, d’un sentiment, d’un instant.
Cet ouvrage disponible est à découvrir plus amplement sur http://editionsplumesdocris.fr/Pages-auteurs/helene-rollinde-de-beaumont-d-ambre-et-de-feu.html
La fiancée du Maghreb
Sur ses bras nus, la caresse d’un vent d’été
Qui joue de ses longs doigts légers en souffles chauds,
Décoiffe l’ingénue et la fait frissonner,
Car demain, en promesse, sera renouveau.
N’acceptant que le ciel pour lui servir de voile,
Alanguie, reposant au pied de l’olivier
Elle observe la nuit, endiamantée d’étoiles
Car demain, à midi, elle sera mariée.
Elle a pris trois dattes au palmier du chemin
Et savoure en douce source de miel ambré.
Sa bouche gourmande apprivoise demain
Car elle sait à goûter des milliers de baisers.
Pour parfumer le bain, elle a cueilli sereine
À côté du figuier, des brassées de jasmin.
Fille de Bédouin, demain sera la reine,
Car au bel amoureux, elle donnera sa main.
De l’Aloé Véra, barrière aiguilletée
Bordant les amandiers, elle a pressé le lait,
S’en enduira le corps comme onguent de beauté
Pour offrir en trésor, demain, féminité.
Texte de mai 2015, extrait du recueil « D’ambre et de feu » Tous droits réservés.
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