Pour arrêter l'hémorragie de la Caisse générale de compensation

La compensation des produits de base a atteint près de 600 millions de dinars en 2007, alors que le montant programmé

dans le budget s'élevait à 384 millions de dinars.

Pire encore, l'intervention de la caisse générale de compensation (CGC) est estimée pour 2008 à plus de 1000 millions de dinars vu la hausse des prix mondiaux qui ont particulièrement touché les produits subventionnés et principalement les céréales et dérivés, les huiles végétales, le cahier scolaire, les hydrocarbures et les médicaments de base.

Sur un autre plan, L'Etat Tunisien, bien qu'il vise à maintenir le mécanisme de la CGC en tant que l'un des fondements de la politique sociale, ambitionne de réduire le coût économique de la compensation dans des limites qui correspondent aux capacités financière du pays, soit 1% du PIB à moyen terme contre à peu près 4,5% pour 2008 si l'on croit les prévisions (PIB= 45 Milliards et CGC= 1milliard).

C'est d'ailleurs dans ce sens que le ministre du commerce, dans une table ronde consacrée à la CGC nous a fait part des différentes mesures qui ont été décidé en vue d'atteindre les objectifs escomptés.

En effet, le ministre a mis l'accent sur l'encouragement à la production (à travers les différentes mesures du Président de La République) pour atteindre l'autosuffisance dans le blé dur et la réduction progressive de la compensation tout en ciblant un prix d'équilibre de la semoule, calculé sur la base du prix intérieur à la production outre la diversification de l'offre à travers la garantie de qualités différentes, la libéralisation de l'importation des pâtes et le renforcement du contrôle sur les circuits de distribution.

Concernant le secteur des huiles végétales, M.Ridha Touiti a réitéré la nécessité d'ouvrir cette activité au secteur privé, la suspension de l'application des tarifs douaniers sur les huiles importées sous forme brute, outre la réduction de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les huiles traitées.

Il a appelé à suspendre l'écoulement de l'huile de soja en vrac et orienter toutes les quantités disponibles à l'emballage dans des bouteilles en verre, outre à fournir de l'huile végétale non subventionnées aux industriels.

S'agissant de l'orge, dont la valeur de subvention est estimée pour l'année en cours , 153 millions de dinars, les objectifs tracé à moyen terme, consistent à en réduire progressivement la subvention, à libéraliser l'importation et les prix en juin 2008. l'approche actuelle vise, en outre, à limiter la subvention aux quantités d'orges disponibles et qui ont fait l'objet de contrats (3,47 millions de quintaux) au lieu de 7 millions de quintaux.

Dans le même contexte, le ministre a mis l'accent sur l'importance de maîtriser le taux d'inflation à la lumière de la conjoncture mondiale actuelle, précisant qu'en Tunisie le taux d'inflation a atteint 3,1% au cours de l'année 2007, contre 4,6% en 2006. Au cours des quatre premiers mois de 2008, le taux d'inflation a atteint 5,8% a-t-il précisé.

D'ailleurs, d'après M.Touiti la maîtrise de l'inflation se base essentiellement sur la garantie de la régularité de l'approvisionnement et sur la variété de l'offre en produits de base et en produits alimentaires, en se basant essentiellement sur la production nationale.

Toutes ces bonnes intentions et ces décisions devraient évidemment être suivie de programmes de sensibilisation à la rationalisation de la consommation afin d'impliquer la société civile aux impacts de la conjoncture économique actuelle et serait "un remède miracle" afin de réduire le coût économique de la caisse générale de compensation et maîtriser un tant soi peu l'inflation.

E.M