Pourparlers inter-libyens au Maroc et en Egypte : Absence remarquée de la Tunisie et de l’Algérie

Pourparlers inter-libyens au Maroc et en Egypte : Absence remarquée de la Tunisie et de l’Algérie

 

Depuis quelques semaines, des développements importants se déroulent sur la scène libyenne. Après l’annonce d’un cessez-le-feu entre les groupes militaires alliés du gouvernement d’entente nationale établi à Tripoli et les troupes de l’armée nationale libyenne de l’est dirigée par le maréchal Haftar, des pourparlers ont eu lieu entre les deux factions de l’ouest et de l’est libyen.

Ces pourparlers se déroulent au niveau politique à Bouznika dans la banlieue de la capitale marocaine Rabat sous l’égide du ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération internationale.

Les discussions inter-libyennes à Bouznika au Maroc ont repris ce dimanche 27 septembre. Deux délégations opposées représentant le haut conseil de l’Etat à Tripoli et le Parlement basé à Tobrouk se sont retrouvés pour un second round de pourparlers après ceux entamés début septembre. Les délégations doivent définir le mécanisme du choix des personnalités qui prendront la tête des postes souverains de l’état.

Elles doivent aussi décider de la nouvelle restructuration du conseil présidentiel et du prochain gouvernement d’union national. Ces nouvelles réunions à Bouznika acteront la séparation entre le poste du Premier ministre et celui du président du conseil présidentiel. Actuellement, ces deux postes sont occupés par Fayez el-Sarraj. Le chef du conseil présidentiel aura deux vice-présidents au lieu de quatre actuellement. Les trois postes seront distribués sur les trois régions libyennes.

Selon les informations qui circulent, Aguila Saleh l’actuel chef du Parlement prendrait la tête du nouveau Conseil présidentiel, Ahmed Maitigue serait son vice-président représentant l’Ouest, Abdel Majid Saif al-Nassar le Sud. Quant au poste de Premier ministre il serait probablement occupé, selon des sources proches de ces discussions, par Fathi Bachagha, l’actuel ministre de l’Intérieur.

Une fois le mécanisme défini, le choix des personnalités pour occuper les postes souverains de dix institutions sera soumis au comité politique. 

D’autre part, ce lundi 28 septembre 2020, à Hurghada, station balnéaire en Égypte, des équipes militaires et de police de l'est et de l'ouest de la Libye se sont rencontrées et ont entamé des pourparlers sur la sécurité et l'armée, dans le cadre des pourparlers en cours (5 + 5) de la Commission militaire mixte, avec la facilitation de la MANUL(Mission des Nations Unies d’appui de la Libye).

Dans un communiqué, la MANUL a exprimé sa profonde gratitude au gouvernement égyptien pour avoir rendu ces discussions importantes possibles et pour son accueil généreux des délégations. Elle remercie également les deux délégations qui ont fait preuve d’une attitude positive et proactive visant à désamorcer la situation dans le centre de la Libye.

La MANUL espère que les résultats de ces réunions en face à face seront intégrés dans la Commission militaire mixte 5 + 5.

Ainsi alors que les deux pays voisins le Maroc et l’Egypte s’engagent dans les efforts en cours pour la restauration de la paix et de la stabilité en Libye qui doivent être couronnés dans quelques mois par des élections présidentielles et législatives, que fait la Tunisie, le pays le plus proche de la Libye et celui qui est le plus touché par la situation dans le pays frère et voisin.

Ni la Tunisie, ni l’Algérie, l’autre pays voisin ne semblent vouloir s’impliquer dans les efforts en cours. C’est ce qui explique la mission dont a été chargé le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum par le président Abdelmadjid Tebboune auprès du président Kaïs Saïed.

Les deux pays sont en effet concentrés sur des problèmes domestiques et donnent l’impression de se désintéresser de ce qui se passe en Libye.

Le changement de gouvernements en Tunisie et les discussions en Algérie sur la réforme constitutionnelle qui devrait être soumise à référendum le 1er novembre prochain expliquent ce désintérêt, bien que les deux pays se soient engagés à « une coordination totale » sur ce dossier qui est de la plus grande importance pour eux.

RBR

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