Pourquoi Essebsi a reçu Mustapha Ben Ahmed, le député de Machrou3 Tounés ?

Pourquoi Essebsi a reçu Mustapha Ben Ahmed, le député de Machrou3 Tounés ?

 

Le président Béji Caïd Essebsi a l’habitude de recevoir les chefs de partis politiques pour échanger des vues avec eux ou tout simplement faire un tour d’horizon de la situation générale du pays. On l’a vu rarement recevoir des députés et le faire savoir dans les médias. Dés lors l’audience qu’il a accordée ce mardi à Mustapha Ben Ahmed, député de Machrou3 Tounés au lendemain du congrès de ce parti a de quoi intriguer.

Le communiqué de la présidence dit que la réunion a porté sir la situation générale dans le pays en relation avec l’initiative du gouvernement d’union nationale et que Ben Ahmed a souligné « l’importance de la poursuite du président de la république de son rôle de fédérateur des différentes parties politiques. Dans une déclaration à la TAP le député a tenu à préciser que la rencontre n’avait aucun rapport avec le congrès du parti « Machrou3 Tounés » qui vient de se tenir et que Nidaa Tounés dont il est un transfuge et le Machrou3 sont deux partis distincts et que son parti appelle à la formation d’un front républicain dont il invite Nidaa à en faire partie pour le soutien de l’initiative présidentielle. De ces questions, le président aurait pu parler avec le nouveau secrétaire génral de Machrou3 Tounés Mohsen Marzouk.

Alors pourquoi précisément Mustapha Ben Ahmed a-t-il été reçu à Carthage ? Le député s’est fait remarquer cette semaine par deux posts publiés sur sa page facebook. Si dans le second, il fait l’éloge du succès du congrès du parti Machrou3 Tounés, dans le premier publié la veille du congrès le 22 juillet il délivre une mise en garde sous forme de procès en bonne et due forme de Nidaa Tounés, l’ancien parti dit-il, de la même manière que les néo-destouriens appelaient les anciens les « archéos ». Pour lui, il importe que le nouveau parti ne reproduise pas les défauts de Nidaa Tounés qui ont pour nom « l’absence de dialogue », « le black-out » et la « confiscation de la liberté d’opinion ».

Selon lui trois maux doivent être évités,

Primo ; que l’administration (du parti) ait la mainmise sur toutes les prérogatives et que les structures élues soient fictives et privées de la capacité de gestion

Secundo ; que l’image prenne le dessus sur le discours car les démonstrations même fortes sont passagères et ce qui reste dans les esprits ce sont les réponses claires et sincères

Tertio, que les personnes quelles que soient leur importance ne soient pas au dessus des institutions afin que les égos surdimensionnés ne prennent pas le dessus. Il importe de consacrer le principe de la direction collégiale et raffermir la culture de la participation, de la critique et de l’objectivité auprès des bases afin que leur appartenance à la patrie et au parti soit au dessus de toute autre appartenance.

Dans le post publié au terme du congrès Ben Ahmed ne manque de lancer des fléchettes bien acérées à Nidaa Tounés. Le nouveau mouvement ne sera pas jugé sur le nombre de ses adhérents et sympathisants, mais sur sa capacité de rendre la crédibilité au discours politique, d’ôter le sentiment de déception qui a atteint les gens et qui les a conduits à fuir la politique et aussi à travers la valeur des idées et des programmes. » Ce langage là ne peut pas plaire au fondateur de Nidaa Tounés. Etait-ce pour cette raison qu’il a souhaité parler avec lui. C’est tout à fait possible.

R.B.R.

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