Probablement la seule issue qui reste à emprunter !

Probablement la seule issue qui reste à emprunter !

Par Mahjoub Lotfi Belhedi, Spécialiste en réflexion stratégique  

Nul ne peut contester aujourd’hui que l’invasion russe en Ukraine c’est rapidement transformée en un désastre planétaire sous ses différentes sphères et ramifications d’ordre humanitaire, énergétique, alimentaire, financière ou autres…

Aux premiers jours du déclenchement des hostilités, une partie d’observateurs, poussée par l’euphorie du moment, parie sur une victoire éclair des forces russes, alors que  d'autres, plus optimistes, ont misé sur un sursaut d'état d’âme du maître du Kremlin au dernier moment, mais, on s’est rapidement rendu compte que le culte de la guerre du maître de Kremlin a pris abominablement le dessus !

A l'intérieur de cette matrice terrifiante russo-ukrainienne á feu et à  sang, la tragédie d'histoire et de la géopolitique continue à ébranler les fondamentaux de l'ordre  sécuritaire  international reposant, depuis la guerre froide,  sur la doctrine militaire  d’équilibre  de  la terreur  ou  de destruction mutuelle  !

Cherchant, à  n’importe quel prix, et sous différents alibis  - tirés directement des tiroirs  opaques de l'histoire des populations slaves et largement inspirés des annales de la géopolitique de l’école Allemande de Ratzel et Haushofer - à rayer l'Ukraine de la carte, le tsar rouge du Kremlin, pris au piège dans un bourbier Ukrainien sans issue,  n'a pas cessé de menacer l'occident  d’un éventuel recours à l'alternative nucléaire si c’est nécessaire… 

En brandissant en haut l’étendard de déploiement éventuel de l’arme nucléaire,  le leader russe oppose à  la communauté internationale deux prescriptions de rupture stratégique :

- Une première explicite,  selon lui, l'effet dissuasif du nucléaire pourra être rompu à tout moment en faveur d'une dérive nucléaire globale terrifiante !

- Une seconde implicite,   mettant en évidence l’intérêt stratégique majeur pour un pays de détenir  un arsenal nucléaire dans un monde incertain et multi-gravitationnel !

Eu égard  à ces messages de rupture dans les relations internationales, un flot d'interrogations légitimes surgit, principalement :

- La possession d’arme nucléaire par les superpuissances n'a-t-elle pas joué pleinement  le rôle de parade contre tout éventuel affrontement militaire de grande envergure entre ces pays durant au moins sept décennies ?

- De surcroît, peut-on parler d’une guerre froide sans confrontation militaire majeure en l'absence « d'un équilibre de terreur » entre les USA et l'Union soviétique ?

- La normalisation  des relations indo-pakistanaises n'est elle pas  rendue possible  que grâce à la possession  de l’arme nucléaire par ses grandes puissances militaires régionales ?

- Inversement, le banditisme et le bavardage balistique et nucléaire perpétrés par le leader de la Corée du Nord n'est t-il pas dû, en large partie, de l'état de dénucléarisation de son voisin du sud ?

- Enfin,  si l’Ukraine à su garder une partie de son arsenal lors de l'effondrement de l'URSS le monde n’aurait pas pu éviter ce drame aux multiples impacts et facettes terribles !

Pour faire court, un retour imminent aux fondamentaux de la théorie « d'équilibre de terreur » semble la seule issue face à une guerre classique sans fin ni issue !
 

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