Prorogation du mandat de l’IVD : le mouvement Ennahdha va-t-il couper définitivement les ponts avec « son allié » Nidaa Tounes ?

Prorogation du mandat de l’IVD : le mouvement  Ennahdha va-t-il couper définitivement les ponts avec « son allié » Nidaa Tounes ?

La plénière consacrée à consacrée à l’examen de la prolongation du mandat de l’Instance Vérité et Dignité, devrait reprend ce lundi 26 mars après avoir été suspendue suite aux tensions qui l’ont marquée samedi dernier.

Décidée par le bureau de l’Assemblée de représentants du peuple, cette plénière a été contestée par le groupe démocrate qui a déposé un recours contre cette décision auprès du Tribunal administratif. Ce dernier a rejeté, dans la soirée de vendredi 23 mars, la requête « jugée irrecevable pour vice de forme et vice de fond ».

La plénière de samedi 24 mars a démarré dans une ambiance électrique avant d’être interrompue à maintes reprises. Le litige concernait les modalités de décompte de la présence des députés. Elle a été émaillée par de incidents dont notamment la déclaration du député Mabrouk Hrizi de faire exploser l’enceinte parlementaire et sa violente dispute avec l’un des collègues de Nidaa Tounes.

La bataille engagée autour de l’IVD oppose, en fait les deux alliés d’hier, Nidaa Tounes et Ennahdha qui soutient bec et ongles la présidente de l’Instance Sihem Ben Sedrine.

Nidaa a lancé une campagne contre la prorogation du mandat de l’IVD décidée par son conseil, sous le slogan« 4 ans, c’en est assez, non à la prorogation ».

Le bloc parlementaire de ce parti qui a, d’ailleurs, envisagé de voter contre cette prorogation, compte avec trois autres groupes proposer une initiative législative pour « le redressement du processus de la justice transitionnelle ». Ces blocs sont ; Nidaa Tounés(55députés), Al-Horra de Machrou3 Tounés (21) le bloc al-Watania (10), et Afek Tounés (7).

On s’attend à ce que la plénière de ce lundi soit aussi éclectique que la précédente et que ça va encore barder entre les différents groupes. Le vote en faveur de la prorogation des activités de l’IVD nécessite la majorité absolue, soit 109 voix, ce qui est selon, certains députés quasiment impossible. A moins que le mouvement Ennahdha ne mobilise tous ses députés, en plus de ceux des autres groupes favorables à la présidente de l’IVD. Or, un tel comportement risque d’altérer, gravement, les rapports entre le président de la république Béji Caid Essebsi et le président du mouvement Rached Ghannouchi. D’ailleurs, on apprend que ce dernier a eu une communication téléphonique avec  le chef de l’Etat, à la suite de la suspension de la plénière de samedi. Un engagement ferme de la part du groupe d’Ennahdha en faveur de la présidente de l’IVD pourrait sceller la rupture (définitive) de l’alliance entre les deux premiers partis. Ce que Rached Ghannouchi tente d’éviter.

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