Quand des ouvrages objets de dons à la Bibliothèque nationale sont en vente chez les libraires !

Quand des ouvrages objets de dons à la Bibliothèque nationale sont en vente chez les libraires !

Faire don de sa bibliothèque personnelle et familiale pour la Bibliothèque Nationale, est un grand acte de générosité et d’un patriotisme sans abnégation. Nul ne peut en douter !

Cette noble tradition chez les familles tunisiennes, se perpétue depuis près d’un siècle.

LES DONS À LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE (*)

Ci-dessous, je citerais les premiers à faire don de leurs précieuses bibliothèques :

•En 1968, Hassan Hosni Abdelwaheb (https://fr.wikipedia.org/wiki/Hassan_Hosni_Abdelwaheb), fit don de plus d’un millier de manuscrits.

•En 1973, la famille du juriste Mohammed Ben Ammar El Ouertanani (https://fr.wikipedia.org/wiki/Mohammed_Ben_Ammar), offrit une bibliothèque comprenant   3 382 ouvrages.

LES DONS À DES INSTITUTIONS DE L’ÉTAT (*)

D’autres familles firent des dons à des institutions universitaires et scientifiques, telles que :

• Aboul Kacem Mohammed Kerrou, qui légua 13 000 ouvrages à faculté des lettres de la Mannouba.
• Mohammed El Abed Mzali qui céda ses ouvrages à  l’Ecole Normale Supérieure.
• Le Docteur Ahmed Ben Miled (https://fr.wikipedia.org/wiki/Ahmed_Ben_Miled)  qui fit don de quelques 337 Ouvrages à l’Académie Tunisiennes des Sciences, des Lettres et des Arts.
• Mohammed Laroussi Metoui  (https://fr.wikipedia.org/wiki/Mohamed_Laroussi_M%C3%A9toui) céda sa bibliothèque à la  Bibliothèque de la Metouia.

(*) Source : La Presse du 23 Avril 1999.

Et depuis, plusieurs familles ont emboité le pas, en léguant leurs bibliothèques soit à la Bibliothèque Nationale soit à des institutions publiques : Telles que la famille Enneifer, Djaiet, etc.…

Je m’excuse auprès des familles que je n’ai pas citées.

Des milliers d’ouvrages et de manuscrits souvent très rares ont étés spontanément offerts par des familles pour partager le savoir qu’ils renferment avec tous les tunisiens et les non tunisiens qui viennent souvent de l’étranger en quête de l’ouvrage rare.

LE SCANDALE : DES OUVRAGES DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE EN VENTE CHEZ LES LIBRAIRES

Hélas, ces derniers temps, au mois de Mai 2017, un des descendants de feu Mohammed Ben Ammar, a acquis, chez un libraire de la place, un livre, référencée et répertorié par la bibliothèque nationale.

Grande fut sa surprise que n’égale que son désarroi, quand il découvrit que l’ouvrage qu’il venait d’acquérir pour quelques dinars, appartenait à son arrière-grand père et de surcroit répertorié par la Bibliothèque Nationale,  cachet faisant foi !

La famille fut outragé outre mesure, faire un don de plus de 3300 volumes,  pour les mettre à la disposition des chercheurs et des lecteurs, pour que ces derniers finissent dans les étalages des librairies !

 POTENTIELLEMENT DÉVASTATEURS, CES MÉFAITS FRAGILISENT ENCORE PLUS NOTRE PAYS, SA CULTURE ET SON PATRIMOINE, UN PAYS DÉJÀ AMPLEMENT SECOUÉ PAR DES AFFAIRES DE CORRUPTION TOUS AZIMUTHS. 

Au nom de tous les tunisiens, il est impératif qu’une enquête des plus sérieuses soit diligentée par les autorités et les services compétents du Ministère de l’Intérieur et du Ministère de la Culture dont dépend la Bibliothèque Nationale.
Une institution dépositaire d’un patrimoine culturel des plus prestigieux du monde arabe et de la mémoire nationale, dont elle est censée les protéger !

ON APPELLE DE NOS VŒUX UNE CÉLÉRITE DE LA JUSTICE, UNE JUSTICE QUI DOIT SAISIR TOUTE L’IMPORTANCE DE CETTE GRAVE AFFAIRE QUI POURRAIT NOUS DÉPOUILLER DE NOTRE IDENTITÉ, DE NOTRE CULTURE ET DE NOTRE HISTOIRE.

Dr Farouk Ben Ammar

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