Quand la grève des taxis profite à certains « taxistes »

Quand la grève des taxis profite à certains « taxistes »

 

En dépit d’un appel à une grève massive, des taxis continuaient de circuler et de transporter des citoyens, mais sans maintenir leurs enseignes professionnelles lumineuses et sans déclencher les compteurs, a constaté une journaliste de l’agence TAP.
Une jeune aide-kiné, Marwa, qui travaille au sein d’un centre au quartier d’Ennasr a indiqué à l’agence TAP, qu’elle a dû payer 10 dinars pour pouvoir aller de la station « 10 Décembre » à l’Ariana à la Cité Ennasr. Un tarif quatre fois plus cher que le prix du trajet qu’affiche, d’habitude, le compteur du taxi.
« La grève des « taxistes » n’a fait qu’aggraver la situation dans les transports publics, dont les services sont déjà un calvaire pour beaucoup de tunisiens », a-t-elle lancé, mécontente.
Certains chauffeurs de taxis n’étaient pas en faveur de cette grève ouverte. A la cité Ettahrir, Younes, a refusé de transporter une cliente non pas parce qu’il est partisan de la grève, mais de crainte de voir son véhicule, sa seule source de revenus, vandalisée. « Ceux qui ont appelé à cette grève menacent les taxistes qui ne la respectent pas », a déclaré Younes, qui reste collé au siège de sa voiture, ne faisant rien qu’écouter attentivement les infos, dans l’espoir d’entendre une déclaration de suspension.
Le président de la Chambre Syndicale Nationale des Taxis Individuels, Moez Sallami a déclaré à TAP que le nombre des adhérents à l’UTT est beaucoup moins que celui des adhérents relevant des chambres syndicales. Entre 2015 et 2016, leur nombre atteint 14700, dont 1700 à Manouba, 2500 à l’Ariana, 9000 à Tunis et 1500 à Ben Arous.
Sallami a affirmé avoir demandé aux adhérents des chambres syndicales, relevant de l’UTICA, de ne pas répondre à l’appel à la grève et de continuer à travailler, mais sans maintenir les plaques de taxis “pour éviter les actes de vandalisme”.
Du côté du ministère du Transport, le directeur général du Transport Terrestre, Fraj Ali, a précisé, que le ministère est en train d’examiner les revendications des chauffeurs de taxis individuels. Il a indiqué que des réunions avaient été déjà organisées avec les représentants des chambres syndicales, relevant de l’UTICA, « la partie syndicale la plus ancienne et la plus représentative du secteur », à son avis.
Le responsable a indiqué que le ministère du Transport n’a tenu aucune réunion avec les syndicats des taxis individuels depuis le lancement de la grève (9 octobre), alors que le secrétaire général de l’UTT, Faouzi Khabouchi, a déclaré qu’une réunion a été tenue, mardi, au siège de la présidence du Gouvernement à la Kasbah, mais n’a pas débouché sur un accord.

Il est à rappeler que la grève des taxis entamée lundi a été suspendue mercredi soir, comme l’a annoncé l’Union tunisienne des taxis individuels dans sa page facebook.

L’organisation signale le succès d’une réunion de négociation avec le ministère des Transports conclue par un procès-verbal prévoyant la suspension du débrayage.

Parmi les points d’accord obtenus, la révision du tarif à la hausse et de la règlementation relative à la visite technique.

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