A quand la véritable austérité ?

A quand la véritable austérité ?
 
 
La Tunisie est loin d'être une «puissance économique», bien au contraire, nous disposons d'une économie au bord de la paralysie, malgré les quelques «éclaircies» dans quelques domaines, telle que l'agriculture.
 
Pourtant, nous constatons que nos réserves en devises sont en quelque sorte dilapidées, en raison de certaines dépenses qui sont loin d'être une nécessité absolue. 
 
Par exemple, la question qui se pose avec acuité en cette période estivale festivalière, c'est le nombre impressionnant d'artistes étrangers invités, soit pour les festivals, soit pour des spectacles privés organisés par des espaces de loisirs (les discothèques et autres boîtes de nuit).
 
Ce nombre qui n'a pas connu la même «décadence» que l'économie, nécessite évidemment de l'argent, c'est-à-dire de la devise, beaucoup de devises. Et nous estimons que presque le milliard en devises est dépensé pour ces spectacles d'artistes étrangers.
 
Autre point : le payement des taxes dues par ces artistes aux caisses de l’État, c'est-à-dire les 35% de la valeur du contrat exigibles pour les étrangers et les 13% pour les artistes tunisiens, ces taxes sont-elles honorées ? On n'en est pas sûr, pour ne pas dire, on en doute fort !
 
Et puis, est-ce un besoin indispensable et une nécessité absolue que de faire venir ces artistes, alors que nos besoins et nos priorités sont vraiment ailleurs ?
 
Sous d'autres cieux, chez nos frères algériens par exemple, les mesures d'austérité ont touché pratiquement tous les domaines, économique, sportif, industriel et autres, où les dépenses en devises sont devenues rigoureux et les importations limitées à l'extrême, les dépenses superflues ayant été carrément écartées. 
 
Dans le domaine sportif chez nous, c'est pratiquement la même chanson, où des milliards sont dépensés pour le recrutement de joueurs étrangers, en plus des salaires des joueurs. C'est comme si nous étions dans un championnat identique à l'européen ou d'ailleurs pour consentir de telles «sacrifices» en devises...Des sommes faramineuses englouties par une activité morbide et moribonde.
 
Lorsqu'on voit les souffrances de ces catégories sociales, n'ayant même pas l'eau potable en cette canicule, et d'autres vivant en-dessous du seuil de la pauvreté, l'on est en droit de crier fort, on n'en a que faire de tous ces artistes et de tous ces joueurs et que cet argent bêtement gaspillé aurait mieux servi pour le développement et l'investissement.
 
Une Tunisie souffrant de plus d'un mal et des devises stupidement jetées par la fenêtre, c'est une équation que seuls ces décideurs arrivent à résoudre... négativement !
J.B.A.