Quand l’agence TAP tombe dans le discrédit !

Quand l’agence TAP tombe dans le discrédit !

 

L’agence nationale TAP a publié ce dimanche une dépêche sous le titre : « 125000 personnes signent électroniquement une pétition populaire pour la destitution du président de la république (parti du courant Mahabba ». Comme il ne s’agit pas d’une information anodine qui peut être reprise par les médias internationaux et donne lieu à de multiples interprétations je fais les observations suivantes :
1- Le titre laisse penser qu’il s’agit d’une action sérieuse car on ne voit le nom de l’instigateur qu’à la fin et entre parenthèses s’il vous plait. Alors que le titre exact est : le courant el mahaba prétend avoir réuni 125000 signatures électroniques pour une pétition dont il compte user pour une hypothétique destitution du président de la république.
2- L’information est donnée pour argent comptant alors qu’il n’y a pas de procédure populaire ou électronique de destitution du président de la république (impeachement) dans la constitution tunisienne
3- Quand bien même la pétition est lancée l’agence a-t-elle pris soin de vérifier la véracité du chiffre par un moyen indépendant car les « likes » au bas d’un post sur Facebook ne peuvent pas être considérés comme des signatures au bas d’une pétition.
4- L’agence ne prend pas soin de dire que cette pétition électronique n’a aucune valeur juridique et qu’elle ne peut en aucune manière mener quel que soit le nombre des signatures à la destitution du chef de l’Etat
5- L’article 88 de la Constitution prévoit un seul cas de destitution du président de la république. Il stipule en effet « Les membres de l’Assemblée des représentants du peuple peuvent, à la majorité, présenter une motion motivée pour mettre fin au mandat du Président de la République en raison d’une violation grave de la Constitution. La motion doit être approuvée par les deux-tiers des membres de l’Assemblée. Dans ce cas, l’affaire est renvoyée devant la Cour constitutionnelle qui statue à la majorité des deux-tiers de ses membres. En cas de condamnation, la Cour constitutionnelle ne peut prononcer que la destitution, sans préjudice, le cas échéant, des poursuites pénales. La décision de destitution prive le Président de la République du droit de se porter candidat à toute autre élection. ». Cela l’agence nationale ne le rappelle pas et prend les insinuations de Hechmi Hamdi et de ses mauvaises consciences pour de l’argent comptant.
L’agence TAP a acquis une stature d’organe d’information fiable, crédible et neutre et elle ne doit pas dilapider ce capital en courant derrière ce genre d’informations qui n’a de but que de semer la zizanie d’autant plus qu’il s’agit de nouvelles fausses non avérées et complètement fantaisistes. L’agence ne doit pas tomber dans les travers des mises en scène du trublion Hechmi Hamdi qui de son trône londonien veut mettre le pays à feu et à sang pour contenter son ego surdimensionné. D’ailleurs il n’y a plus que la TAP à donner de l’importance à ses élucubrations.
Evidemment mon propos n’est pas de défendre le président, il a ses propres services à cet effet mais il me semble que la TAP que je considère comme une école de la rigueur perd un peu de son crédit en donnant ce genre d’informations sans les réserves d’usage.

RBR

Votre commentaire