Quand le journal "Charlie Hebdo" insulte, de nouveau, le Prophète Mohamed

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Après le film anti-Islam "Innocence of Muslim" qui a engendré une vague de violences antiaméricaines et trois jours après une manifestation de salafistes qui a dégénéré à Paris, l'hebdomadaire français Charlie Hebdo semble vouloir poursuivre la provocation et jeter de l'huile sur le feu en publiant, demain mercredi 19 septembre, de nouvelles caricatures du Prophète Mohamed. Une provocation malvenue de la part du journal satirique français dans un contexte tendu.

Des caricatures osées

Celles-ci, suscitent la "désapprobation" du gouvernement et provoquent des inquiétudes au sommet de l’Etat. Ces caricatures, bien que publiées en pages intérieures, font d’ores et déjà craindre aux autorités françaises une réaction des islamistes.

Sur la une de l’hebdomadaire, un dessin parodie le film Intouchables, en montrant un juif poussant un fauteuil roulant dans lequel est assis un musulman. «Faut pas se moquer !» lancent les deux hommes. Mais ce sont surtout les caricatures publiées sur la dernière page du journal qui sont davantage controversées, puisqu’on y voit notamment le Prophète Mohamed représenté entièrement nu.

La France inquiète…

Dans un contexte tendu, le journal a donc décidé de publier des caricatures du Prophète Mohamed et certaines sont particulièrement osées.

Pour éviter tout incident, le ministre de l'Intérieur a décidé de renforcer la sécurité autour des locaux de l'hebdomadaire. Mais tous les membres du gouvernement ne se sont pas montrés aussi solidaires envers l'hebdomadaire.

Jean-Marc Ayrault a réagi en ce début de soirée dans un communiqué, indiquant qu’il désapprouvait «tout excès» et qu'il appelait chacun «à la responsabilité». Le Premier ministre rappelle «que la liberté d’expression constitue l’un des principes fondamentaux de notre République» mais aussi que «le principe de laïcité est, avec les valeurs de tolérance et de respect des convictions religieuses, au cœur de notre pacte républicain».

Une «provocation» inopportune

Ces dessins sont même une «provocation», selon le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, en déplacement au Caire, qui a jugé la publication de ces dessins inopportune. «Je ne vois pas du tout l’utilité d’une provocation et même, je la condamne», a indiqué le ministre.

Le directeur de la publication de Charlie Hebdo, Charb, a reconnu que les nouvelles caricatures pouvaient faire "polémique". Mais le journaliste s'est justifié en expliquant que "si on commence à se poser la question de savoir si on a le droit de dessiner ou pas Mahomed, si c'est dangereux ou pas de le faire, la question d'après ça va être 'est-ce qu'on peut représenter des musulmans dans le journal ?', puis la question d'après ça va être 'est-ce qu'on peut représenter des êtres humains dans le journal ?', etc., et à la fin on ne représentera plus rien, et la poignée d'extrémistes qui s'agitent dans le monde et en France aura gagné".

Le 2 novembre 2011, le siège de Charlie Hebdo avait été ravagé par un incendie volontaire après la publication d’une caricature du Prophète Mohamed, et son site internet avait été piraté suite à la sortie d'un numéro spécial "Charia Hebdo". En 2006, le journal avait déjà été attaqué en justice après la publication de caricatures du Prophète Mohamed.

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Le CFCM "consterné" par les "dessins insultants"

Le président du Conseil français du culte musulman, Mohammed Moussaoui, a appris avec "une profonde consternation" la publication "de dessins insultants à l'égard du prophète de l'islam".

Dans un communiqué, le CFCM condamne "avec la plus grande vigueur ce nouvel acte islamophobe" et "lance un appel pressant aux musulmans de France à ne pas céder à la provocation".