Quand le Monde parle de la rivalité entre Sahéliens et Tunisois mettant dos à dos Zbidi et Chahed!

Quand le Monde parle de la rivalité entre Sahéliens et Tunisois mettant dos à dos Zbidi et Chahed!

L’élection présentielle est scrutée à la loupe par les médias étrangers, français notamment. Ainsi le journal le Monde a consacré un article au Sahel « cette région littorale, pépinière de l’élite nationaliste qui a dirigé autour du parti Néo-Destour le combat contre la France, a été gâtée par les régimes post-indépendance ». Région favorisée contrairement au « nord-ouest (Le Kef, Jendouba…), du centre (Sidi Bouzid, Kasserine…) et du sud (Tozeur, Gafsa, Médénine, Tataouine…) qui affichent souvent leurs particularismes régionaux pour dénoncer leur statut de laissés-pour-compte des politiques de développement de Tunis, le Sahel s’est toujours montré plus discret sur le sujet ».

« Lorsqu’à l’été 2016 M. Essebsi nomme à la tête du gouvernement Youssef Chahed, lui aussi issu de la capitale, il se produit en Tunisie une grande première depuis l’indépendance : les « Tunisois », évincés par les Sahéliens en 1956, reviennent au plus haut niveau de l’Etat en cumulant la présidence de la République et la tête du gouvernement. Le malaise sourd, jamais ouvertement formulé. Il est pourtant réel, car la défiance a souvent prévalu entre les deux branches de l’élite tunisienne ».

Selon un fonctionnaire fréquentant les allées du pouvoir, cité dans l’article « les Sahéliens ont toujours considéré les Tunisois comme légers et inconstants. Quand les Tunisois ont pris le pouvoir en 2015-2016, les Sahéliens ont commencé à distiller un discours chauvin, laissant entendre qu’eux seuls étaient de vrais hommes d’Etat aptes à diriger le pays. » Dans cette rivalité en coulisses, les Tunisois souffrent d’un handicap majeur : « Il n’y a pas vraiment de solidarité tunisoise comme il existe une solidarité sahélienne », souligne un fin connaisseur du sérail. Le divorce retentissant entre MM. Essebsi et Chahed a bien illustré cette fragilité des Tunisois.

Le journal se demande si « le scrutin présidentiel du 15 septembre est sur le point de consacrer le grand retour politique des Sahéliens. Le fait est qu’Abdelkrim Zbidi bénéficie d’une évidente mobilisation des réseaux sahéliens, à la fois politiques et économiques. Youssef Chahed, le chef de gouvernement candidat à la présidentielle, pensait les attirer vers lui, mais la déclaration de candidature de Zbidi a malmené ses calculs. « Si Chahed perd les hommes d’affaires sahéliens au profit de Zbidi, il y a un réel danger pour lui », glisse un député sfaxien.

Bien sûr, les circonstances de la candidature du ministre de la défense démentent a priori une lecture régionaliste de cette campagne. Car le « Sahélien » Zbidi a été apparemment encouragé à se présenter par le « Tunisois » Essebsi avant le décès de celui-ci, fin juillet. Les deux hommes étaient très proches. En mettant Zbidi sur orbite, Essebsi comptait visiblement contrarier les ambitions de Chahed, le dauphin qui avait « trahi » son mentor.

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/09/08/presidentielle-en-tunisie-les-saheliens-esperent-retrouver-leur-influence-perdue_5507941_3212.html

 

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