Que cherchent les syndicats sécuritaires ?

 Que cherchent les syndicats sécuritaires ?

Le constat est clair. L’image de la police tunisienne est très mal perçue par les citoyens. Cela fait maintenant plusieurs décennies que la confiance des Tunisiens en leur police est en baisse, puisqu’elle a été toujours considérée sous le règne de Bourguiba puis de Ben Ali comme discriminatoire, injuste ou corrompue.

La fin du mandat de Ben Ali a été marquée par un développement considérable de la crispation des rapports entre la police et les Tunisiens.

Néanmoins, après la révolution, l'on espérait que les choses allaient changer avec la réforme de la police tunisienne et l’instauration d’une police républicaine capable de gagner la confiance des Tunisiens à travers un bon comportement.

Or dix ans après la révolution, on remarque que rien n’a  été fait dans ce sens et que cette relation entre les Tunisiens et leur police ne fait que se détériorer de plus en plus, à cause des dérapages impunis de certains policiers et des positions incroyables de certains syndicats sécuritaires qui se croient au dessous des lois.   

Ces syndicats ont oublié que leur rôle de défendre la profession ne les autorise en aucun cas à encourager les dérapages et à défendre ceux qui les ont commis.

Pire encore, depuis quelque temps, ces syndicats ont dépassé toutes les limites en se permettant des écarts incroyables telles que les atteintes à l’autorité et au prestige de l’Etat et à ses institutions, les tentatives d’influencer les décisions de justice, les menaces, les intimidations, les attaques contres les avocats, les journalistes, les bloggeurs ou tous ceux qui dénoncent leurs comportements ou appellent à mettre un terme à l’impunité des policiers.  

Même en tant que représentants du personnel, ces syndicats policiers savent qu’ils sont tenus à un certain devoir de réserve et qu’ils doivent répondre aux conséquences de leurs actes. Mais bizarrement, ils choisissent de s'en affranchir en profitant de la faiblesse de l’Etat.

Un Etat qui ne remplit plus sa mission, qui ne  cherche pas à garantir l’égalité devant la police et qui n’a rien fait en parallèle pour Constitutionnaliser le principe d’une police républicaine, pour assurer la protection des agents de l’ordre lors de l’exercice de leur fonction ou encore pour assainir le ministère de l’Intérieur des nominations suspectes ou partisanes.

Face à l’inquiétante dégradation de la relation entre la police et les Tunisiens, il faut impérativement arrêter les dérapages et œuvrer réellement à faire de la police "l’avant-garde de la modernisation de l’État Tunisien" où l’égalité entre tous les citoyens est la première valeur, à travers une justice qui doit agir dans la sérénité.  

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