Rached Ghannouchi n’avait pas à dire ça !

Rached Ghannouchi a déclaré que le parti Qalb Tounes n’a pas sa place dans le gouvernement. Une déclaration jugée inopportune après la désignation de l’ancien secrétaire d’état à l’agriculture Habib Jemli pour former le gouvernement et qui a déclaré qu’il va consulter toutes les parties sans exclusive. En plus, aussi bien le chef du gouvernement désigné que le mouvement Ennahdha ont affirmé qu’il est indépendant et qu’il ne subira aucune pression de la part du mouvement qui l’a proposé. Mais Ghannouchi a peut-être oublié qu’il a été élu à la tête du parlement grâce aux voix du parti qu’il veut exclure.

Ghannouchi avait affirmé après son élection qu’il sera le président de tous les Tunisiens (sic !). Il aura à gérer des groupes parlementaires et des députés qui lui sont foncièrement opposés. Par conséquent il devrait agir en tant que rassembleur et non en tant que diviseur, faire preuve de beaucoup de tact et éviter toute déclaration malencontreuse, voire comportement qui pourrait être interprété comme un signe d’inimitié ou de snobisme.

On comprend que le président d’Ennahdha n’a jamais assumé une quelconque responsabilité au sein de l’Etat et qu’il n’arrive pas à se débarrasser du sacerdoce de l’homme politique, chef de parti. Or, la situation lui impose d’éviter ce jeu de rôles qui pourrait nuire à la fonction de président du parlement.

Un homme politique cherche à diviser pour mieux régner. Par contre, un Homme d'État doit être digne dans son comportement comme dans ses déclarations et son action.