Rafik Amara, "l’architecte" de la cérémonie d’ouverture du congrès d’Ennahdha

Rafik Amara, "l’architecte" de la cérémonie d’ouverture du congrès d’Ennahdha
 
 
Ennahdha a bon dos. De nombreux médias et journalistes qui ne la portent pas dans le cœur sont aux aguets et ne l’ont jamais épargné faisant des choux gras de la moindre maladresse de ses représentants à chaque fois qu’ils ont commis la moindre erreur, fait preuve de naïveté dans l’exercice du pouvoir ou démontré leurs limites dans le domaine de la communication.
 
Même si ce parti réussit des sorties dignes des partis historiques des pays occidentaux, comme cela a été le cas lors de la cérémonie d’ouverture de son 10 ème congrès, certains essayent de trouver la petite bête et dénoncent son « machiavélisme », ainsi que son « intelligence du mal » !
 
N’a-t-on pas véhiculé, dans ce sens, que l’organisation de ce congrès n’a été réussie qu’à travers des « prestations » obtenues à « coups de billets verts versés à Burson-Marsteller et autres mastodontes de la communication ».
 
Et tout ça aurait pu être pris au sérieux, si les tarifs mentionnés n’étaient pas suffisants pour acheter tous les médias locaux, chaînes de télévision et radio comprises.
 
Cela est dû au fait que certains observateurs (expression consacrée) ont les pieds nickelés et n’aiment pas la réussite de leur compatriote. Ils ont vu, logiquement, dans l’organisation au poil de l’ouverture du 10ème congrès d’Ennahdha la pâte des cousins ottomans ou les dollars des richissimes Qataris.
 
Or, une pareille programmation polysémique distillant des messages politiques et des signes d’apaisement et d’ouverture à toutes les catégories électorales tunisiennes doublée d’une réalisation millimétrée ne peuvent être le produit d’un cerveau local.  
 
Qui est Rafik Amara ?
 
Il fallait juste creuser un peu et parler aux professionnels du microsome local de l’audiovisuel pour dénicher la bonne information. Tous les techniciens présents ce 20 mai 2016 sont certifiés 100% tunisiens. Et le maître-artificier de la soirée n’est autre que Rafik Amara, expert en communication inconnu du grand public mais apprécié de ses pairs.
 
La retransmission nous l’a montré, sur quelques plans furtifs, visage concentré et balayant le palais des sports de Radès du regard. Veston cravate, rasé de près, l’homme à l’allure du parfait businessman. Dans la vie on le dit d’une nature très affable et fin francophone. Il a d’ailleurs débuté sa carrière avec l’agence de communication parisienne Lintas Paris, filiale d’Unilever. 
 
 
M. Amara est surtout connu pour son extrême discrétion. Pour éviter la voracité et la convoitise de la famille régnante sous le régime de Ben Ali, il ne fallait pas faire de vague.
 
Responsable de la commercialisation et du marketing du bouquet ART sur toute l’Afrique du nord, il lui fallut faire preuve d’autant de méfiance que de sens de la communication pour préserver cette success story.
 
Cette discrétion empêcha Rafik Amara de revendiquer quelques-uns de ses succès les plus marquants comme la création et l’organisation de la coupe d’arabe de football, et l’exploitation pendant plusieurs années du Festival de Carthage. Une dizaine de projets menés avec succès, telle que la commercialisation des chaînes françaises dans les années 2000, mais connus des seuls initiés. Parce que réussir à la force du poignet –et du talent- était quasiment un acte d’insubordination du temps de la dictature.
 
Les temps changent. Et peut-être qu’une nouvelle génération d’entrepreneurs pourront-ils inventer de nouvelles règles du jeu pour mener leurs affaires.De nouvelles règles qui favorisent le talent et l’audace…
R.S.
 
 

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