Reconnaissance Etat Palestine : Le drapeau palestinien hissé au fronton de plus de 80 mairies

  Reconnaissance Etat Palestine : Le drapeau palestinien hissé au fronton de plus de 80 mairies

 

Le drapeau palestinien a été hissé au fronton de plus de 80 mairies lundi 22 septembre, a annoncé le ministère de l’intérieur. Cet acte de ces édiles de gauche intervient le jour choisi par Emmanuel Macron pour reconnaître officiellement l’Etat de Palestine, au cours d’un discours à l’Assemblée générale des Nations unies.

Le ministère de l’intérieur, qui avait donné instruction aux préfets de faire cesser tout pavoisement en vertu du principe de neutralité du service public, de non-ingérence dans la politique internationale de la France et du risque de « troubles graves » à l’ordre public, recensait lundi en début de soirée au moins 86 municipalités réfractaires, sur 34 875 communes.

Après Nantes, Rennes, Grigny ou Saint-Denis dans la matinée, les mairies écologistes de Besançon et Lyon ont hissé à leur tour le drapeau palestinien sur le fronton de l’hôtel de ville.

« Cette reconnaissance de l’Etat palestinien n’est pas une offense faite à Israël (…). L’absence d’Etat est un terreau fertile pour tous les groupes terroristes, de Daech au Hamas », a estimé le maire de Lyon, Grégory Doucet.

Un drapeau palestinien a également été hissé dans la matinée lundi au fronton de la mairie de Saint-Denis, en présence du premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, qui avait appelé à ce pavoisement, pour le jour du discours d’Emmanuel Macron. « Il ne s’agit pas d’un acte militant de longue durée (…). Nous avons fait le choix de le faire sur un moment, c’est le temps de la reconnaissance de l’Etat de Palestine », a fait valoir le maire de la commune, Mathieu Hanotin (socialiste). Il a qualifié lundi matin ce jour d’« historique ».

Le maire de Stains (Seine-Saint-Denis), Azzédine Taïbi (Parti communiste français), a également « procédé à la pose du drapeau palestinien, ainsi que celui du drapeau de l’ONU et de la paix », a-t-il déclaré. Au cours de la matinée, d’autres mairies ont hissé le drapeau palestinien au fronton de leur hôtel de ville.

« Ce soir, le président de la République annoncera à l’ONU la reconnaissance de l’Etat de Palestine. Nantes accompagne cette décision historique de la République française en hissant, pour la journée, le drapeau palestinien », a écrit lundi matin sur le réseau social X la maire de Nantes, Johanna Rolland (PS), alors que le drapeau flottait déjà devant sa mairie. Rennes l’a imitée

. « Loin des instrumentalisations, loin des propos outranciers, notre responsabilité est de refuser le silence et de faire tout ce qui est en notre pouvoir, ici et maintenant, pour que cesse l’horreur », a estimé la maire de Rennes, Nathalie Appéré (socialiste).

En Seine-Saint-Denis, une douzaine de communes ont érigé lundi le drapeau palestinien, a précisé à l’Agence France-Presse le préfet du département, qui a écrit aux maires réfractaires sans pour l’instant saisir la justice. Les conseils départementaux du Lot et de la Gironde ont imité les communes, tandis que la maire écologiste de Poitiers, Léonore Moncond’huy, le fera mardi.

A Malakoff, la maire communiste qui avait apposé la bannière de la Palestine dès vendredi, restée depuis sur le fronton de l’hôtel de ville malgré l’injonction du tribunal administratif de Cergy-Pontoise de le déposer, s’est vu infliger lundi une astreinte de 150 euros par jour de retard.

Elle a annoncé faire appel devant le Conseil d’Etat. A Tarnos (Landes), le maire, Marc Mabillet (PCF), laissera aussi son drapeau flotter malgré un coup de fil du préfet. « C’est plus humain que politique », a-t-il déclaré. Certaines villes ont érigé le drapeau palestinien et israélien, comme Saint-Ouen.

Paris a également projeté dimanche soir les deux drapeaux sur la tour Eiffel avec le drapeau de la Paix. A Paris, des élus de gauche, accompagnés de militants associatifs, ont déployé, contre l’avis de la maire, Anne Hidalgo, un drapeau palestinien sur la façade de l’Hôtel de ville, lundi.

Peu après 18 heures, une bannière rouge, vert, blanc, noir de plusieurs mètres de long a été déroulée d’une fenêtre de l’édifice, sous les yeux de quelques dizaines d’élus parisiens, notamment communistes, écologistes et La France insoumise, et de militants associatifs (Association France Palestine Solidarité, BDS France…) et syndicaux (CGT, Supap-FSU…) scandant par exemple « Paris solidaire avec Gaza », a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse. Ce drapeau géant a été retiré après une trentaine de minutes.

De plus petites villes, comme Chenôves et Quétigny, en banlieue de Dijon, ont emboîté le pas aux grandes. A Carhaix, commune de 7 300 habitants, dans le Finistère, le maire Christian Troadec, régionaliste (DVG), a expliqué avoir hissé le drapeau palestinien en réaction aux propos de Bruno Retailleau de n’avoir que le drapeau français.

« D’abord, il y a aussi le drapeau européen, le drapeau breton, il n’y aura certainement pas que le drapeau français sur la mairie de Carhaix ! », a-t-il déclaré.

Invité lundi matin de TF1, Jean-Noël Barrot, ministre des affaires étrangères démissionnaire, a qualifié ces débats de « polémiques futiles ». « C’est un jour historique pour la paix et je ne souhaite pas (…) qu’il puisse être instrumentalisé aux fins de polémiques politiciennes, aux fins de nous diviser dans un moment où, plus que jamais, nous avons besoin d’être unis pour être forts », a-t-il ajouté.

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