« Refusé » par les Pays Bas, Kamel Guizani est enfin nommé ambassadeur à Manama

Comme nous l’annoncions le 25 novembre dernier, l’ancien directeur général de la sûreté nationale, Kamel Guiza n’irait plus à La Haye en qualité d’ambassadeur de Tunisie auprès du Royaume des Pays Bas. Ce poste lui a été attribué dans le cadre du mouvement des chefs de missions diplomatiques et consulaires rendu public par le ministère des Affaires étrangères le 12 septembre 2020.
En effet, Kamel Guizani sera finalement ambassadeur de Tunisie auprès du Royaume de Bahrein à Manama. Il a reçu ce mardi 9 mars ses lettres de créance des mains du président de la République Kaïs Saïed.
Guizani hérite de l’ambassade de Manama suite à une permutation avec le titulaire de ce poste, Slim Ghariani, nommé à ce poste à la faveur du mouvement opéré en octobre 2018. Il avait en effet reçu ses lettres de créance des mains de l’ancien président feu Béji Caïd Essebsi le 24 octobre 2018.
En fait, les autorités néerlandaises auraient refusé d’accorder leur agrément à la nomination de Kamel Guizani comme ambassadeur de Tunisie à la Haye.
Selon le journal confidentiel Africa Intelligence, c’est le zèle mis par cet ancien chef de la police dans l’arrestation de l’expert onusien Moncef Kartas qui explique la décision des autorités néerlandaises. Portant la double nationalité tunisienne et allemande, Kartas était expert auprès de l’ONU chargé du contrôle de l’embargo imposé aux armes en Libye. Il a été arrêté et accusé de trahison et d’intelligence avec des pays étrangers avant d’être remis en liberté sous la double pression de l’ONU et de l’Allemagne. Cet épisode a ému les chancelleries occidentales rappelle-t-on.
Il est aussi reproché à Guizani d’avoir arrêté le candidat à l’élection présidentielle Nabil Karoui lors de la campagne électorale de 2019 en laissant entendre que ce fut avec l’assentiment du chef du gouvernement de l’époque Youssef Chahed dont Guizani fut proche.
Si la permutation entre ambassadeurs n’est pas inhabituelle, même si elle entraine des dépenses supplémentaires on se demande pourquoi le ministère des Affaires étrangères instruit par le chef de l’Etat met-il tant de zèle à trouver un point de chute à un ancien haut responsable sécuritaire. Pourquoi faudrait-il le récompenser coûte que coûte.
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