Sale temps pour les 40.000 salariés de l'entreprise de Saad Hariri

Sale temps pour les 40.000 salariés de l'entreprise de Saad Hariri

 

Le journal Libération a levé le voile sur la fortune du premier ministre libanais Saad Hariri estimée à 1.1 milliard de dollars et sur le drame des 40.000 salariés de son entreprise Oger International, installé en France, et Saudi Oger, en Arabie Saoudite et dont l’écrasante majorité sont des ouvriers originaires d’Asie du Sud-Est. Sous le titre « Saad Hariri et ses arriérés français », le journal écrit que « le Premier ministre démissionnaire était à la tête de Saudi Oger, un groupe de BTP qui a longtemps fait affaire en Arabie Saoudite et doit encore 14 millions d’euros à des expatriés français. Un sujet qui reviendra sur la table lors de son arrivée à Paris ».

Saad Hariri qui « a toujours porté un costume trop grand pour lui » a hérité de son père Rafik Hariri tué dans un attentat en plein Beyrouth, le 14 février 2005, non seulement la primature mais une grosse fortune estimée en 2016 à 1.1 milliard de dollars. Il gère un géant du BTP saoudien, Oger International, installé en France, et Saudi Oger, en Arabie Saoudite. Selon le journal Libération, en 1994, Rafic confie à son fils Saad, alors âgé de 25 ans, la direction de Saudi Oger, même si c’est lui qui reste à la manœuvre.
Dans un article intitulé « Saad Hariri et ses arriérés français », le journal évoque le drame des 40.000 salariés de l’entreprise « Hariri » dont l’écrasante majorité sont des ouvriers originaires d’Asie du Sud-Est. 
La situation dérape pour Saudi Oger lorsque les cours du pétrole chutent à la mi-2014. L’entreprise, engagée dans d’énormes chantiers immobiliers, travaille à crédit depuis de nombreuses années. Elle obtient régulièrement des acomptes à la commande pour débuter ses chantiers. Des avances de plus en plus importantes mais qui servent davantage à achever des travaux en cours qu’à en lancer les nouveaux. A la mort du roi Abdallah, en janvier 2015, c’est le clan du roi Salmane qui prend le pouvoir. Mohammed ben Salmane («MBS»), le prince héritier, écarte peu à peu ses rivaux et commence à «nettoyer» les finances du royaume, en vue de son accession au trône. 
A partir de l’été 2015, Saad Hariri ne peut plus payer ses fournisseurs ni la majorité des salaires de ses employés (soit au moins 600 millions de dollars. De son côté, le gouvernement saoudien doit rembourser à Saudi Oger environ 7 milliards de dollars pour des chantiers achevés mais non rémunérés. L’arrêt du versement des salaires, qui va se prolonger pendant près d’un an, est un drame pour les 40 000 employés de la firme. L’écrasante majorité sont des ouvriers originaires d’Asie du Sud-Est. Certains d’entre eux mangeaient des ordures, d’autres se sont suicidés.
Les 240 expatriés français recrutés par Oger International ne sont pas non plus rétribués. Dans le même temps, Saudi Oger construit une luxueuse villa à Marrakech pour Saad Hariri, aujourd’hui en cours de finition. Elle vient s’ajouter aux nombreuses résidences du Premier ministre à Riyad, à Djedda, à Paris ou en Suisse.
Après plusieurs mois de salaires impayés, les expatriés font appel à l’ambassade de France à Riyad. Commence alors un jeu du chat et de la souris avec Saad Hariri pour obtenir le versement des arriérés. 
En juin 2016, «MBS»( Mohamed Ben Salmane) passe deux jours en France. Il ordonne le versement des salaires non payés jusqu’en juillet 2016. Les salariés français reçoivent les premiers versements début septembre. A ce jour, ils sont les seuls à avoir perçu leurs arriérés.

Votre commentaire