Sami Fahri a-t-il vraiment acquis 49% des actions d'Attessia ?

 Sami Fahri a-t-il vraiment acquis 49% des actions d'Attessia ?

Dans une annonce faite sur son compte Instagram, Sami Fehri, patron de la chaîne Elhiwar Ettounssi, a révélé vendredi 24 mai avoir acquis 49% des actions d’Attessia détenues par le député et homme d’affaires Ridha Charfeddine. 

"J’ai le plaisir de vous annoncer que si Ridha Chareddine m’a donné son accord de principe pour la cession de 49% appartenant à la famille Charfeddine à la famille Fehri and co. Bienvenue Attasia chez Sami Fehri », a-t-il posté tout en posant à côté de l'homme d'affaires.

Seulement le démenti de la chaîne ne s'est pas fait attendre. Dans un communiqué virulent  publié dans la soirée d'hier, elle dément l'info et ajoute que Ridha Charfeddine ne détient aucune participation au chiffre d’affaires de la chaîne, depuis 2014.

La chaîne a rappelé qu’un « groupe » qui détient 51% du capital de la chaîne contrôle sa gestion et que s’il y a vente des autres parts, il est le prioritaire pour les acquérir.

La chaîne s’est aussi attaquée à Sami Fehri sans le nommer et lui a même proposé ironiquement  de venir travailler à Attessia !!

Cette affaire est certainement un nouveau rebondissement dans la guerre des coulisses qui oppose le clan de Ridha Charfeddine au clan Jenayah-Driss. Guerre qui n’est plus un secret particulièrement pour les Sahéliens.

Il est à rappeler que la chaîne Attessia appartenait au départ à la famille Jenayah (49%), Ridha Charfeddine (49%) et Moez Ben Gharbia, initiateur du projet (2%).

Sauf que Ridha Charefeddine a vendu ses parts à son frère (un prête-nom) en 2014 parce qu’il n’avait pas le droit en tant qu’homme politique de posséder des parts dans une télévision.

Mais le différend entre les deux clans au sujet de la chaîne,s’est déclenché lorsque les Jenayah, qui géraient Attessia, ont acquis depuis plus d’un an les 2% de Moez Ben Gharbia sans consulter le clan Charfeddine, pour prendre ainsi de la sorte le contrôle de la gestion de la chaîne.

Furieux, Charfeddine a clairement accusé les Jenayah de vouloir faire mainmise sur Attessia et la guerre entre les deux clans n’a fait que commencer. 

Il est à rappeler que tout unissait les deux clans au départ. L’ESS que Ridha Charfeddine présidait avec le soutien des Jenayah-Driss, surtout depuis qu’il a délégué tous les pouvoirs de sa gestion à leur fiston Houcine.

La politique, puisque les deux clans se sont unis depuis 2012 pour soutenir Béji Caïd Essebsi et Nidaa Tounes.  

Néanmoins, la lune de miel, qui a duré plus de cinq ans, s’est subitement interrompue en octobre 2017 après la débâcle de l’ESS lors de la demi-finale de la Champion’s ligue de football face à Al Ahly du Caire et l’acquisition surprenante des Jenayah des 2% des parts la chaîne Attessia qui appartenait à Moez Ben Gharbia.

Depuis un long combat entre les Jenayah-Charfeddine divise le Sahel.

Bien que les deux clans aient toujours essayé de le cacher, tout le monde était au courant de cette guerre froide surtout que des pages Facebook connues œuvraient dans les coulisses pour verser de l’huile sur le feu, à mettre les bâtons dans les roues du clan opposé et à remonter le public contre lui.

L’éclatement du parti Nidaa Tounes et le différend entre le président de la République Béji Caid Essebsi et le chef du gouvernement Youssef Chahed sont venus par la suite envenimer encore plus la discorde entre les deux clans.

Ridha Charfeddine a longtemps choisi de rester fidèle à BCE et de demeurer à Nidaa Tounes, avant de démissionner récemment. Alors que le clan Jenayah-Driss-a choisi particulièrement de rallier le camp de Youssef Chahed à travers son parti Tahya Tounes.

En se positionnant comme le sauveur de l’ESS, puisque l’existence de ce club prestigieux dépend désormais de sa seule contribution, Ridha Charfeddine a gagné des points précieux dans cette guerre fratricide.

Mieux encore,  il s’est positionné comme le nouvel homme fort de la région surtout qu’il s’est entouré de nombreux députés,  lobbyistes influents et figures connues de la région.

Ce qui a certainement déplu au clan Jenayah-Driss qui a essayé de se repositionner et de prendre sa revanche sur celui qu’il considère comme  “intrus”, en s’appropriant totalement la chaîne de télévision Attessia et en écartant la famille de Charfeddine de sa gestion.

Ainsi donc, cette affaire des ventes des parts des Charfeddine dans la chaîne Attasia est un nouveau rebondissement dans ce long feuilleton de la guerre froide entre les clans forts du Sahel.

 

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