Selon Jeune Afrique Business: La Saga Stellantis-Aures Auto continue

Selon Jeune Afrique Business: La Saga Stellantis-Aures Auto continue

Jeune Afrique Business  a consacré un long article au différent qui oppose le groupe Loukil à Stellantis (ex groupe PSA).

Signé par Mathieu Galtier l’article a précisé que l’affaire dépasse largement le simple litige commercial. Le cabinet d’avocats d’affaires Ferchiou, dirigé par Noureddine Ferchiou, classé en 2020 premier cabinet en droit des affaires et commercial en Tunisie par la société Chambers and Partners, est le représentant de Peugeot et Citroën.

« Le concessionnaire Stafim Peugeot (groupe Khechine), est conseillé par Ghazi Jeribi, plusieurs fois ministres, notamment de la Justice (2016-2018) et de la Défense (2014-2015), et par Fatma Cherif, avocate de l’ex ministre de Ben Ali, Abderrahim Zouari.

 En face, l’avocate franco-tunisienne basée à Paris, Samia Maktouf, spécialisée dans le droit international des affaires et qui compte Ziad Takieddine et Edmond de Rothschild parmi ses clients, défend les intérêts du groupe Loukil en France.

Tandis que le réputé cabinet d’affaires El Air, par l’intermédiaire de Me Fawzi Ben Hammed et Me Zied El Air, mène la bataille en Tunisie.

Le fabricant automobile, après 15 ans de partenariat avec UADH (Universal Auto Distributors Holding) en Tunisie, a décrété que le contrat concernant la commercialisation exclusive des marques Citroën et DS par la filiale du groupe Loukil était expiré.

 Le groupe PSA, devenu Stellantis en janvier 2021 après sa fusion avec Fiat Chrysler Automobiles, souhaiterait que Stafim Peugeot (groupe Khechine), déjà concessionnaire de la marque au Lion en Tunisie, reprenne la vente des véhicules Citroën et DS. Stellantis dénonce des impayés de la part d’UADH de près de 14 millions d’euros.

Une rupture de contrat «abusive » selon Bassem et Walid Loukil, les deux frères à la tête du groupe familial, assurant que la convention lie les deux parties jusqu’en 2022 au moins. La première bataille a été remportée par les conseillers de Stellantis. Le 25 février 2021, le Conseil de la Concurrence en Tunisie a rejeté la demande d’UADH d’obliger Stellantis à honorer son contrat.

 La contre-attaque a sonné : « La semaine prochaine, je vais déposer un référé sous astreinte auprès du tribunal de commerce à Paris pour obliger PSA-Citroën à livrer les véhicules et les pièces détachées au groupe Loukil.

La jurisprudence française montre clairement que le contrat entre les deux parties est un contrat à durée indéterminée et qu’il s’agit donc d’une résiliation abusive », a révélé mercredi à Jeune Afrique Business+, Samia Maktouf. En Tunisie, Me Fawzi Ben Hammed a fait appel de la décision du Conseil de la concurrence. Appel qui sera examiné par le tribunal administratif de Tunis, probablement à l’automne. D’autres recours en Tunisie pourraient également avoir lieu. Stellantis n’a pu être joint avant le bouclage de l’article. Prudents, le cabinet Ferchiou et Ghazi Jeribi préfèrent ne pas communiquer se retranchant derrière la décision du Conseil de la concurrence.  

 Le dossier est « très, très sensible, selon un observateur. Quel que soit le résultat, la Tunisie en fera les frais, d’où le recours à des avocats chevronnés des deux côtés ». Il pourrait déboucher sur un grand affaiblissement du groupe Loukil (automobile, industrie, agriculture, etc.), fleuron national, dont le chiffre d’affaires de 520 millions d’euros (2018) dépend à 40% de la branche automobile. Bassem Loukil, fondateur du TABC, conseil d’affaires tuniso-africain, est une figure incontournable de l’entrepreneuriat tunisien. A contrario, une décision en défaveur de Stellantis « serait un très mauvais signal pour les investisseurs étrangers, déjà réticents à venir en Tunisie », précise la même source… »  

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