SERGAZ n’a rien à se reprocher !

SERGAZ n’a rien à se reprocher !

 

L’article qu’on a publié le mardi 26 sous le titre "Qui veut déstabiliser Mongi Marzoug et pourquoi ?" a provoqué de nombreuses réactions, surtout  que le ministre de l’Energie, des Mines et de la Transition énergétique, a confirmé être victime d’une campagne de diffamation et de déstabilisation de la part de certains lobbies et hommes influents du secteur.

Dans notre article, on a rapporté que l’éventuel transfert du dossier de renouvellement de la convention entre SERGAZ et la compagnie Trans-Mediterranean Pipeline relative à l’acheminement du gaz algérien vers l’Italie, via la Tunisie, devant l'Instance Nationale de Lutte Contre la Corruption (INLUC) pourrait être une des raisons qui ont fait remonter les « visées » par cette procédure contre le ministre.  

En réaction à notre article, une source fiable au sein de la Société Tuniso-Italienne de Service du Gazoduc Transtunisien (SERGAZ), responsable du transport du gaz algérien par pipeline vers l'Italie, nous a contactés pour éclaircir certains points.

Selon lui, SERGAZ et ses responsables n’ont pas de dossier devant l’INLUC ou devant la justice, ajoutant dans ce sens : « Certains ont poursuivi notre société pendant la période de la révolution devant la Commission Nationale d'investigation sur les faits de malversations et de corruption (CNIMC), mais aucune accusation n’était fiable. Il se pourrait que certains autres malintentionnées aient de nouveau accusé des responsables de notre société devant l’INLUC d’une manière injustifiée de corruption, mais rien n’a été retenu contre nous ».

En réponse aux critiques de certaines personnes qui se disent étonnées de voir l’Etat Tunisien céder d’une une nouvelle fois son droit contractuel de restituer une concession, qui aurait dû lui revenir de droit depuis octobre 2019 au profit de la société italienne « Trans Tunisian Pipeline Company », enregistrée en Suisse (bien que cela aurait pu lui rapporter l’important coût du transport en plus de la redevance de 5,25%), notre interlocuteur a indiqué que SERGAZ n’a rien à se reprocher à ce sujet.

Il a expliqué que cette société, détenue par le groupe italien ENI et l'Entreprise tunisienne d'activités pétrolières (ETAP), n’a pas de lien avec le renouvellement, pour 10 ans, de la convention relative au gazoduc acheminant le gaz algérien vers l’Italie, via la Tunisie qui a été effectué en juin 2019, puisque la décision ne lui revient même pas.

En effet, c’est le gouvernement tunisien et le groupe pétrolier italien ENI qui ont signé l’accord de renouvellement de la convention.

Et cela s’est fait, selon lui, dans les règles les plus absolues de la transparence, puisque la question a été traitée dans des conseils de ministres, au sein de la Commission de l'Industrie, de l'Energie, des Richesses naturelles de l’ARP, avant d’obtenir l’aval du Parlement pour ce renouvellement suite au vote de l’Assemblée générale.

Selon la même source, ce renouvellement qui s’étalera sur une période de dix ans, à compter du 1er septembre 2019, a été bien négocié par la partie tunisienne puisqu’il sera plus bénéfique à l’Etat. Outre le fait que notre pays bénéficiera de la redevance sur le gazoduc acheminant le gaz algérien vers l’Italie, estimée à 5,25%, qui permet de renforcer la trésorerie de l’Etat en recettes annuelles de l’ordre de 500 millions de dinars (MDT), la Tunisie bénéficie selon le nouveau contrat d’une composante fixe annuelle de 11,5 millions de dollars.

Notre interlocuteur a aussi rappelé que la convention permet à la Tunisie de s’approvisionner en nature pour la STEG de quelque 4 milliards de m3 de gaz naturel, ce qui représente 65% de la consommation annuelle nationale en gaz.

Répondant aux critiques qui se sont demandé pourquoi d’autres compagnies étrangères n’ont pas été sollicitées pour participer à l’offre de renouvellement du contrat de la convention relative au gazoduc, notre interlocuteur a rappelé que SERGAZ est détenue en majeure partie par le groupe italien ENI et qu’elle a pour mission d’acheminer le gaz algérien vers l’Italie, via la Tunisie.

Il a rappelé que le gazoduc trans-méditerranéen, d’une longueur de 1200 kilomètres environ, passe par les trois pays (600 km en Algérie, 370 km en Tunisie, 155 km en mer et le reste en Italie où il atterrit en Sicile).

Ainsi, vu que toutes les quantités de gaz exportées dans le cadre de ce projet sont destinées à l’Italie et que la société est détenue en majeure partie (quelque 65% par les Italiens), il est évident que le projet de ce gazoduc ne peut concerner que les Italiens.  

Notre interlocuteur a rappelé qu’il s’agit de la troisième convention conclue entre le gouvernement tunisien et l’ENI, après celles de 1977 et 1991.

Néanmoins, malgré ces éclaircissements sur la position de SERGAZ, le flou reste total sur les raisons qui ont poussé l’Etat tunisien à céder, pour 10 ans encore, son droit contractuel de restituer la concession de l’acheminement du gaz algérien vers l’Italie, via la Tunisie, qui aurait dû lui revenir de droit depuis octobre 2019 et lui rapporter très gros en coût de transport et droit de passage, en plus de la fameuse redevance de 5,25%.

K.B.M.

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