Suisse: La majorité des avoirs du clan Ben Ali resteront bloqués

Suisse: La majorité des avoirs du clan Ben Ali resteront bloqués

Les fonds de l’ancien président tunisien déchu et de ses proches ne pourront pas être retirés en Suisse, après la levée du blocage administratif lundi.

La «grande majorité des avoirs» du clan de l’ancien président tunisien Zine El Abidine Ben Ali jusque-là gelés par les autorités suisses resteront bloqués, même après la levée du blocage administratif lundi soir, a indiqué Berne dimanche.

Le 19 janvier 2011, cinq jours après la fuite du président chassé par un soulèvement populaire, le Conseil fédéral suisse avait ordonné le blocage à titre préventif des avoirs en Suisse de Ben Ali et de son entourage, un gel dont la durée légale peut aller jusqu’à dix ans.

Une grande partie de ces avoirs sont bloqués à double titre: d’une part par l’ordonnance du Conseil fédéral ("premier niveau"), et d’autre part par les mesures de blocage ordonnées par les autorités d’entraide judiciaire ("second niveau").

«Procédures d’entraide»

«Cela signifie que, le 19 janvier 2021, le blocage fondé sur le premier niveau n’existera plus, mais que la grande majorité des avoirs seront toujours bloqués dans le cadre des procédures d’entraide», a indiqué dimanche à l’AFP le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) suisse.

L’ancien président, condamné par contumace de nombreuses fois pour homicide, torture et corruption, est décédé à 83 ans en 2019 en exil en Arabie saoudite.

Selon l’ONG suisse Public Eye, le clan Ben Ali aurait fait transiter 320 millions de dollars (265 millions d’euros) par la place financière de Genève durant les années 2000.

Le montant initial des avoirs tunisiens bloqués par le Conseil fédéral en 2011 était d’environ 60 millions de francs suisses.

«Libération de certains fonds»

Depuis, ce montant a varié, notamment en fonction «du taux de change, des fluctuations du cours des actions, de la libération de certains fonds bloqués, des restitutions effectuées» et du fait que la liste des personnes dont les avoirs sont bloqués est passée d’une quarantaine à neuf, a indiqué le DFAE, qui ne précise pas combien de fonds seront encore bloqués par les autorités d’entraide judiciaire.

Sur la liste des neufs noms figurent notamment les noms de l’ancien président tunisien et de sa seconde épouse, Leïla Trabelsi, et son frère Belhassen Trabelsi. Sont également présents Cyrine Ben Ali, fille du premier mariage de Ben Ali, et Sakher El Materi, premier époux de Nesrine Ben Ali, fille du président déchu et Leïla Trabelsi.

AFP

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