Tahar Belakhdar: "Seul le ministère est habilité à contrôler les écoles privées d’ingénierie" 

Tahar Belakhdar: "Seul le ministère est habilité à contrôler les écoles privées d’ingénierie" 

Il semble que le différend entre l’Ordre des Ingénieurs Tunisiens et certaines écoles de formation d’ingénieurs dont particulièrement la plus prestigieuse, à savoir ESPRIT, ne cesse de s’amplifier et de prendre des proportions inquiétantes pour les étudiants et leurs parents.

L’affaire a éclaté lorsque le Doyen de de l’Ordre des ingénieurs tunisiens (OIT), Kamel Sahnoun, a déclaré que les diplômes délivrés par certaines écoles privées d’ingénierie ne seraient plus reconnus par son instance.

Selon Sahnoun, l'une des prérogatives essentielles de l’Ordre consiste à veiller à la promotion de la profession et à veiller sur la qualité de la formation.

C’est pour cela qu’il a procédé à une évaluation de la qualité des formations dispensées par les écoles d’ingénieurs privées en Tunisie, à travers des visites de terrain effectuées entre mai et juillet pour s’assurer de la conformité avec les cahiers des charges de ces établissements privés.

Le Doyen de l’OIT a déclaré que les deux écoles qui ont refusé d’accueillir les inspecteurs de l’Ordre n’auront pas l’accréditation de l’Ordre.

Si l'on prend en considération que l’article premier des conditions requises pour exercer le métier d’ingénieur en Tunisie dit clairement que l’ingénieur doit être obligatoirement inscrit au tableau de l’Ordre des Ingénieurs Tunisiens et que celui qui exerce le métier d’ingénieur sans être inscrit au tableau de l’OIT est considéré comme un usurpateur d’identité, passible de poursuites prévues dans l’article 159 du code pénal. 

Cela veut dire que les diplômés de certaines écoles risquent de ne pas être reconnus et inscrits à l’Ordre. Ce qui les privera d’être reconnus comme ingénieurs et de prendre part aux concours nationaux de recrutement aux établissements publics et de postuler à l’étranger.

Face à cette escalade inquiétante des événements à quelque jours de la rentrée universitaire, le fondateur de l'École supérieure privée d'ingénierie et de technologie ou ESPRIT, Tahar Belakhdar, a réagi ce vendredi sur les ondes de Shems FM.

Selon lui, cette tempête n’a pas lieu d’être car seul le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui accorde les autorisations est habilité à reconnaître et à contrôler les écoles d’ingénierie qui ne respectent pas le cahier de charge et à s’assurer de leurs engagements à offrir une formation de qualité.

Belkhdar a déclaré respecter l’OIT et ses prérogatives, mais il a insisté que l’Ordre n’a pas le droit d’exercer ce contrôle puisque son rôle est de défendre les ingénieurs et de veiller à leur assurer de meilleures conditions de travail.  

Selon Belakhdar, le ministère a son système d’évaluation des écoles privées d’ingénieurs pour examiner leur adhésion aux cahiers des charges, en fonction de quelques critères essentiels dont le niveau de l’étudiant à l’inscription, le taux des enseignants permanents et leurs niveaux, le taux d’encadrement des étudiants, la qualité des espaces et des équipements dédiés à la formation.

Il a ajouté que chacun doit rester dans son rôle, avant d’attaquer l’actuel Doyen des ingénieurs Kamel Sahnoun qui a, selon lui , des ambitions politiques : « Il veut apparemment devenir ministre de l’Enseignement supérieur sur notre dos ».

Le Doyen d’ESPRIT a rappelé que son école a une triple accréditation internationale ajoutant : « 2000 ingénieurs sortent chaque année de son école. 80% parmi eux sont embauchés à l’étranger. Ce qui dénote la qualité de la formation préconisée reconnue à l’échelle internationale. »

 

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