Textile: La société Labonal quitte la Tunisie

Textile: La société Labonal quitte la Tunisie
 
 
Spécialisée dans la fabrication, ente autres, de chaussettes de marque Cocorico, la société alsacienne Labona, qui avait, en 2004, délocalisé une partie de son activité à Teboulba en Tunisie, vient de quitter la Tunisie et de relocaliser l'ensemble de sa production à Dambach-la-ville en Alsace.
 
La nouvelle, rapportée, vendredi 6 novembre, par le site électronique de  la radio régionale  France bleue Alsace, vient apprendre par  le choc aux tunisiens cette triste vérité : « la Tunisie n’est plus l’autre pays de l’industrie française », comme les responsables français aimaient le dire au temps de Ben Ali. 
 
Le PDG de la société, Dominique Malfait a explique la fermeture de la filiale de production en Tunisie par le fait que « l’usine de Teboulba est incapable de jouer dans la cour du low cost face à la concurrence inégalable du Bengladesh et consorts ».
 
Il ajoute qu’en 2004, la stratégie de la société était une stratégie industrielle pour répondre aux grands distributeurs qui souhaitaient des prix bas. Nous avons donc complété notre production avec une usine en Tunisie pour pondérer les prix. 
 
"Aujourd'hui, dit-il, notre stratégie est orientée vers la vente de notre marque dans nos propres boutiques. Nous avons décidé de concentrer tout en France, de produire moins pour les grandes surfaces et d'arrêter l'unité de Tunisie".
 
Si on croit le PDG de la société, cette fermeture n’est donc pas dictée par des problèmes de sécurité comme certains seraient enclins à le penser mais par le changement de stratégie. Selon le nouveau business plan de la société il s’agit essentiellement de réduire les coûts. Ainsi, pour continuer à fabriquer de la chaussette en France, Labonal mise sur deux voies : « capitaliser l’atout de sa marque et augmenter la vente en direct. A cette fin, elle vient de lever des fonds d’un montant de 2 millions d’euros pour créer une vingtaine de points de vente dans les cinq ans ».
 
Néanmoins, la fermeture de l’usine de Labonel en Tunisie doit interpeller la diplomatie économique et tous les tunisiens. Car elle vient de nous remettre à l’esprit que les maisons mères sont de fins stratèges. A à un certain moment de leur parcours, elles décident de délocaliser une partie de leur activité mais  elles ne le font que pour souffler, gagner du temps et le plus d’argent possible et se relocaliser lorsqu’elles retrouvent leur pleine compétitivité.
 
Nous aussi, nous devons en principe avoir une stratégie de reconversion parallèle. Les sous- traitants et le gouvernement se doivent de mettre au point, à leur tour, des plans A, B et C devant prévoir de tels scénarios de fermeture. C’est le job des bureaucrates en charge de l’off shore dans le pays, de nos diplomates à l’étranger (ici le consulat à Strasbourg pour le cas de Labonal) et de ceux qui négocient sans suivi l’implantation des usines off shore. 
 
La règle étant d’avoir à l’esprit de la volatilité de l’investissement off shore en Tunisie et des risques qu’il fait encourir au pays en matière de pertes d’emplois.
 
Et pour ne rien oublier, cette fermeture dramatique pour nous, doit faire énormément plaisir à Arnaud Montebourg, ancien ministre socialiste français du redressement productif qui a consacré le plus net de son mandat à plaider pour la relocalisation des entreprises françaises off shore.
KIM
 
 

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