TRANSTU : L’Etat est-il en mesure de mobiliser un investissement de 1 milliard de dinars ?

TRANSTU : L’Etat est-il en mesure de mobiliser un investissement de 1 milliard de dinars ?

 

« L’Etat est-il en mesure de mobiliser un investissement de 1 milliard de dinars, pour assurer l’assainissement de la TRANSTU ?, Telle est l’interrogation qui a été posée par l’ancien PDG de la société, Salah Belaïd, lors d’une rencontre débat tenue samedi, sur le thème « la mobilité urbaine et crise des transports publics : cas du grand Tunis ».

Belaïd a estimé que la Société des Transports de Tunis (TRANSTU) pourra jouer de nouveau son rôle de principal transporteur public, mais à condition de lancer une série de réformes, à même d’améliorer les services de transport sur le grand Tunis.

Le responsable a fait savoir que ce grand opérateur historique du transport, risque de disparaître, si l’Etat n’intervient pas, surtout que la société a un cumul de pertes durant la période 2010-2018, de 800 millions de dinars (MD).

« Les dettes atteindront les 960 MD, à fin 2019, dont 85% sont contractées auprès de l’Etat et des sociétés publiques, dont la CNRPS, la STEG…, alors que le reste est dû aux fournisseurs de la société », a indiqué le responsable, soulignant qu’aujourd’hui les fournisseurs privés ne participent plus aux appels d’offres lancés par la TRANSTU.

Pire encore, « le parc de la société ne cesse de se détériorer, puisque nous comptons aujourd’hui 700 bus fonctionnels, contre 966 bus en 2010, ce qui a entrainé une baisse de 23% de la distance parcourue, par rapport à 2010. Partant le nombre de voyageurs a baissé, et les recettes d’exploitation ont chuté de -25% ».

Toujours selon le responsable, la TRANSTU souffre, aussi, d’un problème de sureffectif, puisque le nombre de son personnel est passé d’environ 7000 personnes, en 2010, à 8200 en 2012, ce qui donne une moyenne de 6,8 agents /bus en 2012, contre 4,7 agents/bus, avant deux ans.

« Les 1200 agents recrutés, durant la période 2010-2012, ont été placés, pour la plupart, dans des hauts postes, alors que la société avait besoin de techniciens et d’employés de terrain », a noté Belaïd, ajoutant que cet effectif était en mesure de faire fonctionner deux sociétés de transport régional. Face à cette situation, le responsable a recommandé d’accélérer l’opération de l’assainissement financier et social de la TRANSTU, notamment via le licenciement de 800 agents, d’améliorer le niveau de l’offre, à travers l’acquisition de 300 nouveaux bus et l’implication du privé dans la maintenance des métros, et l’accélération de la mise en service du RFR (Réseau ferré régional).

Votre commentaire