Trente agressions commises contre les journalistes lors du mois de mai

L’Observatoire de Tunis pour la Liberté de la Presse enregistre 30 agressions commises sur les employés du secteur de la presse, pendant le mois de mai. Ces agressions touchent 65 personnes et constitue le taux le plus élevé en Tunisie depuis 8 mois.

Parmi ces victimes on dénombre 20 journalistes de sexe féminin et 45 de sexe masculin, exerçant dans 7 télévisions (« La Télévision nationale tunisienne » «Nesma» «Ettounissia», «El Hiwar ettounoussi», «Al Jazira», «Al Mayadine» et «Al Moutawasset », 8 radios (« La Radio nationale tunisienne », «Express FM», « Oxygène FM », «Mozaïque FM», «Jawhara FM», «Kalimat FM», «Cap FM» et «Shems FM», 8 journaux («Ec-Chourouq», «Essour», «El Jorâ», «As-sahafa», «Essounissia», «Al Maghreb»(Le Maghreb), «As-Sabah» et «Adhamir»), deux sites électroniques («jadal» et « Tunisie Bondy Blog», ainsi que 4 Agence de presse («Agence Tunis Afrique Presse», «Agence France Presse», «Reuters» , «Binaâ News» et «Photos de Tunisie») outre 3 bloggeurs et un journaliste indépendant.

Ce qui attire l’attention, cependant, c’est que ce taux, remarquablement élevé, en matière de violations à l’égard des journalistes est enregistré au cours du mois, où la Tunisie a fêté, à l’instar des autres pays, la journée mondiale de la liberté de la presse. Période au cours de laquelle, en principe, les autorités et tous ceux qui s’intéressent à la question de la liberté de la presse étaient censés faire preuve de plus de détermination et davantage d’éveil en faveur de la protection des journalistes.

A noter, également, que ces violations ont touché, et pour la première fois, 32 organes producteurs de contenus médiatiques, alors que, jusque-là, seuls certains employés d’organes de presse précis, étaient concernés, de quoi s’inquiéter, sérieusement, de l’existence d’une réelle intention qui vise à cibler les journalistes pour leur identité professionnelle.

Le mois de mai a encore une fois suscité la problématique du rapport sécuritaire avec les journalistes pour ce qui est de l’attitude adoptée envers ces derniers, pendant la couverture des regroupements et des affrontements, comme c’est arrivé au Mont Chaambi, Kairouan et la cité Ettadhamen. Nombreux journalistes se sont plaints de dépassements sécuritaires (arrestations, coups, interdiction de travailler…), au moment où d’autres se plaignent de l’insuffisance de dispositions nécessaires et le manque de mesures de protection à leur égard, tant de la part des manifestants que de la part de ceux appartenant au « courant salafiste ».

Source: Communiqué