Très grave : Des milliers d’agents de la CPG payés pour ne rien faire

Très grave : Des milliers d’agents de la CPG payés pour ne rien faire

Dans un reportage publié jeudi 07 mars 2019 sur la Compagnie des phosphates Gafsa, l’agence Reuters a dévoilé que 21.000 personnes ont été recrutées depuis la chute du régime de Ben Ali en janvier 2011. Ce qui a porté l’effectif total à 30.000 agents et employés.  Ce recrutement massif s’explique selon l’agence par la volonté de gouvernements successifs d’acheter la paix sociale, en réduisant le chômage dans la région.

Cependant, ajoute Reuters, des milliers d’autres sont toujours sans emploi et certains bloquent quotidiennement les routes menant à la CPG pour demander du travail. D’autres salariés réclament des augmentations et se mettent souvent en grève. La production de phosphate a diminué de moitié depuis 2011 et les pertes de la CPG se sont accumulées avec l’augmentation de la masse salariale.

Les grèves à outrance ont également privé l’Etat des revenus d’exportation indispensables pour redresser l’économie et créer de vrais emplois.

La CPG dépense près de 70 millions de dollars par an( environ 210 millions de dinars) sur un budget annuel de 180 millions de dollars en salaires, a déclaré à Reuters le ministre de l’Industrie et de l’Énergie, Slim Feriani. Son ministère supervise le CPG. Les recrutements qui ont eu lieu après la révolution ont eu pour objectif d’acheter la paix sociale mais ont ils ont fragilisé la société, a-t-il déclaré.

Bien pis, des milliers d’agents sont payés pour ne rien faire.  « Je reçois 850 dinars par mois sans travailler, a déclaré Abdelbasset, ancien manifestant et employé de la CPG.

Le ministre a ajouté que l’entreprise avait perdu près d’un milliard de dollars par an depuis 2011 en raison des perturbations causées par les manifestations. Selon les documents de la société vus par Reuters, l’entreprise n’a exercé que 4500 jours de production sur 14 000 possibles depuis 2011. Cela aurait pu nous empêcher d’emprunter auprès du FMI.

Les phosphates représentaient environ 10% des exportations de la Tunisie avant 2011, date à laquelle l’huile d’olive l’a remplacé au premier rang des exportations. La production de phosphate est passée d’un chiffre record de 8,2 millions de tonnes en 2010 à environ 3 millions de tonnes en 2018, selon les données officielles.

Jusqu’en 2011, la Tunisie figurait parmi les cinq plus grands producteurs mondiaux, mais occupe désormais la onzième place, loin derrière les leaders chinois, américains, marocains, russes et jordaniens.

Le reportage de Reuters pointe également des dysfonctionnements dans la gestion de la CPG. Au siège de la compagnie, les employés ont montré à une équipe de Reuters des wagons de trains inutilisés et poussiéreux, achetés il y a quatre ans pour expédier du phosphate vers la côte.

Ils n’ont pas été utilisés en raison d’un problème technique au niveau de la voie ferrée à proximité des sites de production, a déclaré la directrice de la production de la CPG, Rafaa Ben Nassib. Un employé de CPG a confié à Reuters que la société commandait parfois des pièces de rechange pour des pièces non défectueuses.

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